La situation chaotique dans laquelle se trouvent tous les secteurs, héritée par les nouveaux locataires de l'Hôtel de ville de Collo, aggravée par les lenteurs dans la cadence des travaux en cours, semble peser lourdement sur les épaules des élus. L'ampleur de la protesta locale, qui va crescendo, ne désigne qu'un seul coupable de cette dégradation, en dépit de sa récente investiture, à savoir l'APC de Collo. Or, tous les grands problèmes ayant trait à l'aménagement urbain sont générés, particulièrement, par des projets sectoriels mal étudiés ou mal suivis. L'APC de Collo, qui n'arrive pas à assurer la masse salariale de son propre personnel, ne peut donc établir un plan d'action ne dépendant pas des budgets de la wilaya. L'indigence est tellement forte que pour combler les milliers de crevasses et autres nids de poules, l'APC recourt au remplissage avec du tuf, tout en espérant que le ciel sera clément pendant un certain temps. Certaines cités attendent depuis 1996 qu'on daigne leur bitumer un passage pour accéder aux immeubles, lesquels sont censés être livrés avec un aménagement adéquat, comme on le voit à la télévision. Les anciens quartiers de la ville sont tous logés à la même enseigne, à savoir un cadre de vie déplorable. La ville a réellement besoin d'un véritable plan « Marshal » pour qu'elle retrouve, ne serait-ce qu'un peu, son cadre de vie des années 1970. Collo n'a pourtant pas connu une grande extension et n'a pas bénéficié de la construction d'édifices publics, lesquels, dans leur majorité, à l'exemple du siège de la mairie, de celui de la daïra, du jardin public, du centre culturel … datent de l'ère coloniale. Presque toutes les associations à caractère caritatif sont « SDF ». Certes, un bel édifice a été réalisé en face de l'APC, mais il est prédestiné, selon les Colliotes, à abriter le futur siège de la wilaya délégué. Une promotion attendue depuis les années 1980, et qui semble être la condition sine qua non pour que cette région enclavée, qui dispose d'atouts considérables, sorte de son indigence.