La ville de Médéa semble devenir un grand douar où règnent l'anarchie et le désordre. Pour s'en rendre compte, il suffit de constater l'état dans lequel se trouve la place du 1er Novembre et le marché des fruits et légumes, où tous les trottoirs des ruelles attenantes sont squattés. Aucun trottoir n'est épargné, si ce n'est pas les vendeurs à la sauvette, ce sont les commerçants d'en face qui étalent leur marchandise, obligeant les piétons à se disputer l'étroite chaussée avec les automobilistes, et ce, à leurs risques et périls. Des endroits réservés au stationnement sont barricadés par divers objets pour empêcher les automobilistes de se garer devant les vitrines de magasins. Chacun semble vouloir imposer sa loi sur la voie publique. L'esplanade du splendide Mesdjed Ennour n'échappe pas non plus à ce spectacle désolant. Des mendiants déguenillés sont déposés chaque matin par des véhicules particuliers devant l'entrée principale de ce magnifique édifice de culte. Vieillards, jeunes filles ou enfants, peu importe, l'essentiel est d'en tirer profit à travers cette pratique, devenue lucrative pour plus d'un. Ce phénomène dépasse tout entendement, le fait de tendre la main pour demander l'aumône ne fait plus rougir de nos jours. Le fléau de la mendicité a atteint à Médéa des seuils intolérables. Le cœur du centre-ville de Médéa et la place du 1er Novembre, qui représentaient autrefois une référence historique, ne sont plus les mêmes. De la charmante place d'autrefois, avec ses cafés et ses belles terrasses, Il ne reste plus rien. Une foule compacte de badauds apathiques et désœuvrés qui paraissent perdus, occupent en permanence cet espace. Les femmes et les jeunes filles ne s'aventurent plus à traverser la place au milieu de ce monde qui les « déshabille » du regard. Cette situation n'est pas du goût des autochtones et tous ceux qui ont bien voulu nous en parler pointent du doigt l'exode rural. La ville étouffe ; elle est en « surcharge » et mérite plus d'attention.