La bâtisse abritant le marché principal de Médéa connaît, depuis août 2009, une opération de restauration et de consolidation. Toutefois, les travaux ont connu beaucoup de retard et la réouverture de ce marché risque encore de prendre du temps. Ce n'est même pas prévu pour le mois de Ramadhan, nous affirme-t-on. Cela pénalise les pères de famille habitués à faire leurs provisions dans cet ancien espace commercial, longtemps privilégié par les Médéens, en raison de la disponibilité, à longueur de journée, des fruits et légumes et à des prix avantageux. Ce marché est actuellement dans un état chaotique. Les étals des marchands occasionnels, qui s'agglutinent devant la clôture du chantier, sont exposés dans des endroits où l'hygiène fait défaut. Les ruelles exiguës sont obstruées par des charrettes et des étals de légumes posés sur la chaussée, ne laissant ainsi aucun passage aux clients. Sur les lieux, il y a souvent des bousculades, des vols et des disputes à cause de l'anarchie qui y règne. A proximité de cet endroit, des odeurs pestilentielles se dégagent de la poissonnerie. Les déchets de poissons sont jetés à même le sol et se mélangent avec les fruits et légumes avariés. La foule, qui patauge dans ces saletés, semble devenir presque indifférente à cette situation, à force de fréquenter quotidiennement cet endroit où l'hygiène semble être le dernier souci des citoyens. La vente de sardine n' est pas soumise à des horaires. Des œufs et des carcasses non estampillées d'ovins ou de caprins, exposées en plein air, sont vendues librement et échappent à tout contrôle. Pas le moindre effort n'est consenti pour remédier un tant soit peu à cette situation qui risque avec les grandes chaleurs, d'évoluer vers un grave problème de santé publique (intoxication collective…). L'été est déjà là et les risques de propagation de maladies peuvent apparaître à tout moment. Ce marché échappe à tout contrôle, en particulier dans la soirée où tout se vend dans des conditions douteuses. Et pourtant, il est situé en plein centre-ville de Médéa…