Nichée sur un terrain à relief difficile et accidenté sur les hauteurs de la commune d'El Affroun, le village de Beni Mouimen se situe à peine à deux enjambées du siège de l'APC. Cette petite bourgade de quelque 4000 habitants semble être laissée pour compte par les autorités compétentes. Pour arriver à ce petit village, il faut guetter les quelques fourgons qui stationnent anarchiquement à quelques pas du siège de l'APC et qui sont dans un état de vétusté alarmant. Sur le chemin, on peut facilement distinguer les petites maisonnettes dont la construction remonte à l'ère coloniale et plus précisément au projet de Constantine de 1958. Ce qui attire encore plus l'attention des visiteurs, et les résidents du village en ont l'habitude, est le tas d'ordures faisant le décor d'une énorme colline située dans un des grands virages menant au village Beni Mouimen. Ces ordures dégagent une odeur nauséabonde, insupportable à longueur de journée. Dépassant un peu cette embuscade inopinée des mauvaises odeurs et arrivant au petit village, on fut sidéré par l'état déplorable des lieux où règnent le désordre et l'anarchie. Mis à part le centre de formation professionnelle qui paraît en bon état, aucun indice de civilisation et de modernité n' y est apparent. La grande placette, qui normalement devrait être un espace vert, n'est autre qu'un minuscule marché de fruits et légumes, avec quelques chèvres pour donner une ambiance d'une ferme à ciel ouvert. Juste en face de ce petit marché, se trouve une annexe de la garde communale et une salle de soins. Selon un des employés de ce dispensaire, seul un service minimum est assuré pour les habitants du village. « Nous n'assurons ici que les vaccins, les injections, les petites consultations. Sinon pour ce qui est des urgences, bien que nous ne disposons pas d'ambulance, nous les évacuons tous à l'EPSP d'El Affroun », nous dira-t-il. Non loin de là, une vieille dame nous invite à visiter sa petite demeure où elle vit en compagnie de ses deux fils, tous deux mariés, et leurs 5 enfants. Elle nous explique que son défunt mari avait déposé une demande de logement il y a de cela 30 ans. « Aujourd'hui il est mort et notre dossier est perdu à la daïra. A chaque fois que nous posons des questions aux responsables locaux, on nous rappelle le projet de démolition de cet habitat précaire et notre relogement quelque part ailleurs dans des appartements plus décents », nous confie-t-elle. Pour leur part, les jeunes de ce village semblent être dramatiquement victimes du chômage et de l'ennui laissant place à la paresse et surtout à la délinquance. Un seul rêve effleure la plupart de ces jeunes : partir loin à tout prix. Interrogé, en l'absence du P/APC, son 1er vice-président, M. Missoum nous dira : « Depuis notre arrivée, nous avons inscrit plusieurs projets pour ce village. En priorité, l'éradication des habitations précaires. Ce projet sera lancé incessamment et les 289 foyers existants seront relogés dans le côté est de la commune. D'autres projets sont en cours tels que celui de l'aménagement urbain qui comptera la réhabilitation de la voierie et des trottoirs ainsi que l'éclairage public. » De son côté, la direction de la jeunesse et des sports de la wilaya de Blida, et selon les propos de son directeur, Mellah Belkacem, nous a indiqué que des projets d'une aire de jeux et d'une salle polyvalente sont inscrits et sont en cours de réalisation afin de rendre le quotidien des habitants du village Beni Mouimen à El Affroun plus supportable.