La prévention des risques d'épidémie et des maladies à transmission hydrique passe par l'éradication de tous les foyers de pollution. Toutefois, les facteurs générateurs de ces foyers sont très nombreux et dès que la vigilance fait défaut, la menace devient sérieuse. Le niveau de cette vigilance se mesure au degré de l'intérêt porté par les responsables et également les administrés au domaine de l'hygiène et de l'environnement. Sous ce rapport, la situation dans la localité de Tizi Rached connaît par intermittence des alertes qui sont symptomatiques d'une crise latente. Les raisons sont évidemment multiples, mais il s'agit, dans la majorité des cas, de réseaux d'assainissement trop vétustes présentant des fuites, des décharges sauvages ou d'égouts à ciel ouvert. Les sources d'eau demeurent les plus exposées à ces différents types de pollution. Dernier exemple en date, le service hygiène et environnement de la commune vient récemment d'alerter la population sur la présence de germes bactériologiques dans l'un des points d'eau de la localité, en l'occurrence la source aménagée dite Adhoukkar. Par conséquent, la consommation de l'eau de cette fontaine est déclarée interdite jusqu'à nouvel ordre. L'origine de cette contamination n'est pas encore connue, mais la source en question se trouvant à proximité d'un égout à ciel ouvert, il est permis d'établir une relation de cause à effet. Dans le même ordre d'idées, il est utile de rappeler qu'une autre source appelée Vouhadj et qui a beaucoup servi jusqu'aux années 1980, se trouve actuellement tout à fait abandonnée, engloutie sous les détritus et dévorée par le mûrier sauvage, depuis que des analyses ont révélé la contamination de son eau. Cette vieille source, dont certains citoyens et notamment les membres du comité de village de Boushel ne cessent de demander sa réhabilitation, compte parmi les dégâts occasionnés par les ramifications d'un grand égout qui prend naissance à partir d'Ighil Oumchedal, village perché en haut des falaises de Tizi Rached. En fait, formé par les eaux usées et pluviales, cet égout descend depuis les villages de la crête le long d'un talweg jusqu'au quartier Achelouh, situé à la périphérie du chef-lieu où il se déverse dans un collecteur ovoïde avant de finir librement sa course dans un ravin. En outre, la chaîne des sources polluées semble encore s'élargir. D'ailleurs, plus en amont de cet égout, une autre fontaine publique appelée Amizav, sise dans le quartier Vouchefia, vient à son tour tout récemment d'être interdite en raison de la contamination de son eau. Quoi qu'il en soit, il est toujours préférable en pareil cas de faire l'économie d'une périlleuse expérimentation et d'agir plutôt vite d'autant que les risques sont potentiellement énormes. La canalisation de cet égout s'avère, quand bien même elle serait coûteuse, nécessaire pour circonscrire au maximum les risques d'infiltration et prévenir tout danger de contamination et d'épidémie.