cet optimisme est en contradiction avec les dernières déclarations du directeur de la santé. La wilaya de Boumerdès n'enregistre aucun cas d'épidémie au niveau des camps d'hébergement des sinistrés, affirme M.Nacer Ami Ali, le porte-parole de la wilaya. «La situation est maîtrisée, rassure-t-il, et ce, grâce à un dispositif efficace mis en place au lendemain du séisme.» Ce dispositif constitue en le déploiement de 1000 médecins, venus des quatre coins du pays, à raison d'un médecin pour 150 sinistrés. «Ce qui est en soit une moyenne très raisonnable», déclare M.Ami Ali. Au niveau de l'ensemble des sites, 32 équipes sont chargées de la prévention. Aussi un contrôle «rigoureux» est-il appliqué sur les citernes d'eau et la nourriture distribuée aux sinistrés. Concernant le volet des médicaments, notre interlocuteur s'est montré plutôt rassurant. «Nous avons un stock de médicaments très important, nous pouvons donc répondre à l'ensemble des besoins pour les mois à venir.» Outre la pharmacie centrale installée au niveau de la cité universitaire de Boumerdès, des pharmacies ambulantes se trouvent dans chaque site. 60 ambulances sont disponibles pour le transfert des cas sérieux. Par ailleurs, la commission des Maladies à transmission hydrique (MTH) est en train d'effectuer des sorties au niveau des communes, notamment les plus isolées, pour faire un bilan sur la situation épidémiologique dans les zones sinistrées. Le constat est «positif». «Hormis les 7 cas de gale et les 32 cas de diarrhée, les épidémiologues ne signalent aucune épidémie», précise le porte-parole, qualifiant ces maladies de «cas isolés, non liés aux conditions d'hygiène». Et d'ajouter: «Des cas de gale ont été signalés à Boumerdès bien avant le séisme». Ce qui se passe à Oran, avec les cas de peste signalés, ne risque pas de se produire à Boumerdès. «Pratiquement l'ensemble des sites est couvert par une prise en charge médicale». Y aura t-il un renforcement du dispositif médical durant l'été? «Le dispositif mis en place est à même de pallier tout risque d'épidémie», atteste-t-il. Et d'exhorter les sinistrés à respecter les conditions d'hygiène. «Nous ne pouvons tout contrôler, sur ce point il y a un travail individuel à faire et c'est la responsabilité de chaque individu.» Au niveau des sites, que nous avons visités hier, tels que Corso, les 1200 Logements et le stade de Boumerdès, les équipes médicales nous ont confirmé l'absence d'épidémie. «Pour aujourd'hui, nous avons reçu 35 patients pour des consultations quotidiennes, tels que la fièvre, la diarrhée, l'angine, etc.», précise un épidémiologue. Selon lui, «les conditions sanitaires sont réunies, mais le risque demeure persistant, il faut rester très vigilant sur ce point». Par ailleurs, quelques lacunes sont enregistrées au niveau de Thénia où les sinistrés se plaignent du manque de médicaments et de médecins. Paradoxalement, «l'optimisme» affiché par les autorités locales se contredit avec les dernières déclarations du directeur de la santé, qui a tiré mercredi dernier la sonnette d'alarme, en précisant que «les risques d'épidémie dans les camps de toile restent très élevés». Ce dernier a avancé des chiffres inquiétants comme l'existence de 400 cas de gale, 300 de diarrhée, et 267 de conjonctivite.