La mise en place de stations d'épuration, le renouvellement du réseau AEP, l'approvisionnement régulier ainsi que la lutte contre les forages clandestins sont les meilleurs outils de prévention. À l'arrivée de chaque été se profile la menace des Maladies à transmission hydriques (MTH). L'apparition, ces derniers jours, de cas de typhoïde à Constantine fait craindre le pire. Afin de prévenir les risques d'épidémie, le ministère des Ressources en eau ainsi que la nouvelle Algérienne des eaux (ADE) viennent de mettre en place un dispositif de veille et de vigilance d'envergure. Entre autres mesures prises, le lancement d'une campagne de nettoyage et de traitement de tous les réservoirs d'eau au niveau national. Pour s'assurer en permanence de la bonne qualité de l'eau, il a été, par ailleurs, décidé d'intensifier les opérations de prélèvement dans les réseaux et les conduites. Ces prélèvements passeront ainsi d'un à trois quotidiennement. “Les agents de l'ADE devront, à chaque fois, s'assurer de la présence du chlore dans l'eau”, explique M. Messala, membre du Comité national de lutte contre les MTH au ministère des Ressources en eau. Répartis à travers les quarante-huit wilayas, les contrôleurs d'eau dépendent d'autant de laboratoires que l'ADE a mis sur pied depuis sa création il y a près de deux ans. Ces entités dépendent de cinq grands laboratoires régionaux directement rattachés à l'administration centrale. L'ADE qui vient de réceptionner de nouveaux équipements a, également, mis en place des laboratoires mobiles. Il s'agit, en fait, d'équipes ambulantes qui sillonnent les coins les plus reculés du pays. Dotées d'outils d'analyse, elles vérifient notamment l'eau des puits et des forages. Très souvent, cette eau, peu fiable, est à l'origine des MTH. Puisée clandestinement, elle échappe aux opérations de contrôle. “En tout cas, pour ce qui est de l'eau distribuée par l'ADE, les abonnés n'ont aucune inquiétude à se faire. Elle est potable à 100%”, rassure M. Benbouaziz, de l'Algérienne des eaux. Néanmoins, notre interlocuteur appréhende les risques que peuvent susciter les eaux d'irrigation. “Dans certaines régions frappées par la sécheresse, les agriculteurs recourent fréquemment aux eaux stagnantes des oueds”, révèle-t-il. Sur un autre chapitre, la vétusté des réseaux d'alimentation (AEP) est également une source de danger. “En hiver, le phénomène de lessivage occasionné par la pluie conduit à l'infiltration des eaux usées dans les réseaux de distribution”, soutient M. Messala, du Comité de lutte contre les MTH. Pour preuve, selon notre interlocuteur, les risques d'épidémies, induits par cette cross-connexion, sont plus fréquents en hiver qu'en été. Durant la saison estivale, l'absence de vigilance amène “les assoiffés”, surtout les enfants, à s'abreuver n'importe où, par exemple dans les oueds. Dans certaines régions d'Algérie, dépourvues de stations d'épuration, ces grandes étendues d'eau sont devenues le réceptacle des égouts domestiques. À qui la faute ? Il est évident que la préservation de la santé de la population exige bien plus que des mesures de contrôle a fortiori. La mise en place de stations d'épuration, le renouvellement du réseau AEP, l'approvisionnement régulier ainsi que la lutte contre les forages clandestins sont les meilleurs outils de prévention. En attendant, la vigilance des citoyens est mise à contribution. Un numéro vert (28 01 00) est à leur service pour la signalisation de toute source d'eau suspecte. S. L.