Israël a décidé de mener sa guerre à huis clos, les médias ayant été interdits de faire leur travail à Ghaza. « La décision israélienne d'interdire aux journalistes étrangers d'entrer à Ghaza pour couvrir le conflit est une dangereuse violation de la liberté de la presse qui ne fait qu'ajouter à l'ignorance, l'incertitude et la peur dans la région », a dénoncé la Fédération internationale des journalistes (FIJ). « Pour la FIJ, la présence de reporters indépendants sur le terrain est impérative pour garantir qu'il n'y ait pas de violation flagrante des droits de l'homme par les combattants », lit-on dans le communiqué de cette ONG. Son porte-parole, M. Sagaga, contacté par El Watan, a déclaré qu'Israël « devrait laisser les journalistes travailler en toute liberté, car les journalistes sont condamnés ainsi à ne donner que les infos auxquelles ils ont accès ». L'association de la presse étrangère à Al Qods occupé a également vivement protesté auprès du gouvernement israélien contre cette mesure de fermeture. A ces protestations, le responsable du bureau de presse gouvernemental a répondu qu'Israël ne voulait pas risquer la vie de ses soldats pour protéger les journalistes. Pour sa part, Reporters sans frontières (RSF) a condamné « la décision de l'Etat d'Israël de déclarer la bande de Ghaza ''zone militaire fermée'', interdisant l'accès aux journalistes de la presse internationale. Fermé depuis novembre 2008, le point de passage d'Erez avait été rouvert quelques heures avant les bombardements, avant d'être de nouveau fermé ». En dépit d'un arrêt de la Cour suprême qui a ordonné à Israël d'autoriser l'entrée des correspondants étrangers dans la bande de Ghaza, l'Etat hébreu a décidé de maintenir son interdiction d'accès. RSF a également adressé une lettre au ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, condamnant le bombardement du siège de la télévision ghazaouie Al Aqsa en rappelant que cela constituait « une violation flagrante du droit international humanitaire ». L'armée israélienne a détruit plusieurs locaux de médias palestiniens, a affirmé lundi 5 janvier l'ONG Presse emblème campagne (PEC) : ceux d'Al Aqsa Television ont été détruits le 28 décembre ; ceux du journal Al Resalah le 3 janvier et ceux de la radio Sawt Al Aqsa le 4. Deux employés des médias auraient été tués : Hamza Shahin, un photographe, le 26 décembre, avant l'offensive, et le cameraman Omar Silawi, le 3 janvier.