La réunion du Conseil de sécurité de l'ONU tenu lundi soir, suite à l'assaut de l'armée israélienne contre la flottille de la Liberté pour Ghaza, faisant un carnage parmi les humanitaires, aura été finalement la montagne ayant accouché d'une souris. Ceux qui ont retenu leur souffle ont fini par comprendre qu'il s'agit d'un leurre. Comme à l'accoutumée lorsqu'il s'agit des dépassements et violations de l'Etat hébreu, les Nations unies se sont contentées de «condamner ces actes», de demander une enquête «impartiale» et de réclamer la libération «immédiate» des navires et civils détenus par Israël. Ainsi, après presque 12 heures de discussions à New York, les 15 membres du Conseil de sécurité ont adopté à l'unanimité une déclaration non contraignante et de moindre portée qu'une résolution. Les pays arabes et les Palestiniens avaient réclamé une condamnation «dans les termes les plus vifs» et une «enquête internationale indépendante» mais ces formulations n'ont pas été reprises dans le document adopté. Sans surprise donc, sous la pression des Etats-Unis, alliés «historiques», l'ONU s'est trouvée incapable de condamner Israël et d'obliger cet Etat voyou à respecter le droit international, cesser de massacrer des civils et des humanitaires en toute impunité. Les Etats–Unis se sont contentés de demander à Israël de laisser passer plus de nourriture dans la bande de Ghaza. La réunion du Conseil de sécurité de l'ONU a été jugée «décevante et pas à la hauteur du crime commis par Israël», a estimé le chef du Hamas, Khaled Mechaal, qui a accusé l'administration Obama d'être «responsable» de l'impunité de l'Etat hébreu. Au lendemain du raid meurtrier qui a fait 19 morts et plusieurs dizaines de blessés, le monde était parcouru par l'indignation, tandis qu'Israël continuait de commettre en toute impunité ses crimes contre l'humanité. Redoublant d'arrogance, se croyant au-dessus des lois, l'Etat hébreu maintenait son étau autour de Ghaza, séquestrant des centaines de civils et de bateaux humanitaires. Israël continue de défier la communauté internationale et a averti qu'il empêcherait tout bateau d'entrer dans les eaux de Ghaza. De leur côté, les organisateurs du convoi international ont affirmé qu'ils comptaient envoyer de nouveaux bateaux d'aides pour Ghaza. L'Egypte a, quant à elle, décidé de lever temporairement le blocus de la bande de Ghaza pour permettre l'acheminement d'aides dans la zone. Face aux «atrocités israéliennes», la «faiblesse des dénonciations européennes et américaines» est plus que révoltante. Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a commencé hier après-midi à débattre du massacre commis par Israël mais le vote sur un projet de résolution réclamant «une mission d'enquête internationale» est prévu pour aujourd'hui, afin de «laisser le temps d'examiner des demandes d'amendements dans le cadre de consultations informelles», selon un diplomate occidental. Comble de l'ironie, cette déclaration de la représentante des Etats-Unis, Eileen Chamberlain Donahoe, qui, au lieu de s'en prendre à l'Etat criminel, s'attaque au Hamas en l'accusant d'«interférences continuelles avec l'aide internationale et le travail des ONG». Pour rappel, environ 700 humanitaires qui se trouvaient à bord du convoi agressé sont toujours détenus par les autorités israéliennes, ont rapporté des agences de presse. Ils sont tous gardés au secret dans le but de les empêcher d'apporter leurs témoignages qui pourraient contredire la version officielle israélienne, selon laquelle les soldats israéliens ont agi «en légitime défense», ont encore expliqué les mêmes sources, qui ont fait savoir que 480 détenus étaient regroupés dans une prison israélienne, tandis que des dizaines d'autres étaient en voie d'expulsion et que d'autres sont hospitalisés dans différents établissements. Une centaine de journalistes figurent parmi les détenus. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) qui a réclamé leur libération sans délai, a estimé que «les autorités israéliennes ne doivent pas jouer au chat et à la souris avec les journalistes professionnels qui font leur travail, non seulement pour la société qu'ils servent, mais au service d'un public mondial». Pour sa part, la Ligue arabe se réunit depuis hier pour définir une réponse «collective» après l'attaque meurtrière menée par Israël contre la flottille de la Liberté. A. B. Le gouvernement algérien, qui suit de «très près» la situation des 32 ressortissants algériens détenus en Israël, a appelé à leur libération «immédiate» et «sans condition», a affirmé un communiqué du ministère des Affaires étrangères (MAE). «Le gouvernement algérien suit de très près la situation des trente-deux ressortissants algériens illégalement détenus en Israël à la suite de l'agression meurtrière contre la mission humanitaire de la «flottille de la Liberté» et appelle à leur libération immédiate et sans condition, conformément à la déclaration du Conseil de sécurité des Nations unies du 31 mai 2010», souligne le MAE. Dans ce cadre, le communiqué précise que «des contacts ont été établis avec les gouvernements de pays amis et les instances internationales compétentes ont été saisies pour s'assurer de la sécurité de nos ressortissants, arrêtés dans les eaux internationales dans le cadre d'une action illégale et inacceptable organisée par Israël en violation des règles et des principes du droit international, et pour rappeler l'impératif absolu de garantir leur dignité, leur intégrité physique et leur retour sains et saufs dans leur patrie».Les appels pour la libération des civils et bateaux encore détenus suite à l'assaut militaire se poursuivent un peu partout. Plusieurs autres pays ont appelé à la libération de leurs ressortissants détenus par Israël. De leur côté, l'Union européenne et l'OTAN ont demandé à Israël de libérer «immédiatement» les civils et les bateaux. A. B.