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Construire et conforter avec les isolateurs sismiques
Phénomène sismique en Algérie et gestion des risques
Publié dans El Watan le 10 - 01 - 2005

Depuis les journées scientifiques algéro-malaisiennes tenues à Alger les 14 et 15 décembre 2003, les isolateurs sismiques, comme méthode de confortement parasismique et de conception parasismique nouvelle, semblent davantage susciter l'intérêt des chercheurs.
Pourtant, et il est important de le rappeler, une équipe de chercheurs algériens ils auront été les premiers et restent les seuls à maîtriser jusqu'à ce jour cette technique a étudié au Japon, pays où cette technique est la plus appliquée à ce jour, cette méthode plus connue sous l'appellation de Base isolation system (BIS). Dans ce cadre, une thèse de magistère a été, à juste titre, soutenue en juin 2003 par une étudiante de l'Ecole nationale des travaux publics sous la direction de Hamid Afra, chercheur dans le domaine et directeur du Cnerib. Cette technique, pouvant s'appliquer au bâti en béton armé ou en charpente métallique existant, a pour avantage premier de minimiser les forces d'inertie et l'énergie transmise par le mouvement de sol à la superstructure. En effet, les mouvements du sol étant communiqués aux constructions par l'intermédiaire de leurs fondations, les isolateurs agissent comme un filtre protecteur qui « agit en réduisant les accélérations (sismiques) transmises par le sol à la superstructure en assouplissant horizontalement les constructions ». Méthode moderne, l'installation d'isolateurs de vibration, soutient Omar Khemici, Phd en génie civil, se fait à la base du bâtiment, soit au niveau des fondations. « Cette technique est très appropriée dans la réhabilitation des structures à caractère historique dont il faut préserver l'architecture. Elle ne demande pas de transformations importantes ailleurs qu'à la base qui n'est pas visible », mentionne-t-il. Pour étayer ses dires, M. Khemici cite l'exemple des mairies de Los Angeles, Oakland et San Francisco en Californie, lesquelles ont été réhabilitées au moyen de cette technique. Le même discours protagoniste est tenu par Mme Khdaoudj Azzouz, chercheur au CGS, qui a étudié cette méthode dans les années 1990 au Japon. C'est sans contexte l'évolution du génie parasismique de par le monde qui aura permis le développement et le perfectionnement des méthodes similaires d'analyses et de calcul des structures soumises à des sollicitations sismiques en vue d'atténuer les effets destructeurs des séismes. Pour le cas des isolateurs sismiques, l'on nous apprendra que cette technique courante au Japon et aux USA a pourtant été développée par les Français et les Néo-Zélandais. Le mérite, si l'on peut dire, en est que le Japon, pays riche et développé à sismicité élevée, n'occulte aucun aspect - solution - technologique, notamment sur le plan expérimental mais aussi par rapport à la mise en application in situ de toutes les méthodes susceptibles d'apporter des solutions « viables » et efficaces à même de gérer, en le réduisant, le risque sismique. Du Japon (Tokyo) à la France (Martinique), un lycée a été récemment réalisé avec cette technique en passant par l'Afrique du Sud (Centrale nucléaire de Koeberg), l'Italie (cette méthode devra être élargie aux constructions civiles et industrielles) mais aussi la Chine (plus de 400 bâtiments et 18 ponts y ont été construits sans compter 80 en cours de construction depuis l'an 2000), les isolateurs sismiques semblent jouir de la confiance des pouvoirs publics que les chercheurs ont réussi à « enrôler » dans leur combat contre les tremblements de terre. Maintenant que les avantages des appuis parasismiques sont prouvés - et l'on notera que les accélérations transmises à la superstructure sont inférieures à celles transmises au sol, que les déplacements interétages sont quasiment négligeables et que les forces sismiques agissant sur la superstructure sont réduites - et que les chercheurs en génie parasismique algériens comptent organiser d'ici mars prochain un séminaire sur le thème, il ne reste plus qu'à susciter l'intérêt des pouvoirs publics algériens, invités à « écouter » - et à associer aux décisions - nos scientifiques.

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