Ce procédé présente plus de sécurité et minimise les dégâts du séisme. Les dégâts énormes occasionnés par le séisme du 21 mai dernier ont poussé les responsables du secteur de l'habitat à s'intéresser sérieusement aux questions parasismiques en Algérie. Journées d'étude, séminaires et autres rencontres de spécialistes s'organisent enfin régulièrement dans plusieurs régions du pays. Les autorités souffrent toujours de ce mauvais réflexe, qui consiste en une réaction après-coup, faisant fi de toute règle de prévention dans divers domaines. Mais une chose est certaine, pour bien faire, il n'est jamais trop tard... Deux autres journées scientifiques et techniques algéro-malaises se sont tenues en ce moment à l'hôtel Mercure. Les experts malais sont venus expliquer à leurs homologues algériens le système d'isolation de fondation par appuis parasismiques en caoutchouc. La consolidation et le confortement qui sont utilisés actuellement sur les constructions endommagées, quand bien même, ils représentent une sécurité supplémentaire face aux séismes moyens et majeurs, peuvent subir, néanmoins, des dégâts moyens plus au moins prévisibles. L'autre procédé, à savoir l'isolation de la fondation, dispose d'une absorption plus importante de l'énergie des séismes, notamment majeurs. Ce système est fondé sur des isolateurs sous forme d'appuis parasismiques en caoutchouc capables d'atténuer les effets néfastes des tremblements de terre à forte magnitude. Les dommages que subissent les habitations édifiées avec ce système sont minimes surtout sur les joints de dilatation. La résistance de ces appuis à des séismes d'une magnitude de 8,3 se caractérise par un amortissement qui avoisine les 15%. Les supports permettent aux édifices de rester fonctionnels et accessibles sans le moindre danger après le séisme. La rencontre organisée en partenariat avec l'institut malais du caoutchouc a permis aux spécialistes des deux pays de débattre de ce système de construction. Ainsi donc, l'isolement de base par support parasismique en caoutchouc est une méthode simple et efficace qui peut protéger les bâtiments ainsi que leur contenu des tremblements de terre. L'exemple le plus édifiant avancé parmi tant d'autres, par les experts malais, est le confortement de l'Hôtel de ville de Los Angeles (Californie, aux USA) sévèrement endommagé près le séisme de 1994, Northridge. Le rattrapage des 28 étages de cet édifice construit en 1928, s'est effectué avec 470 appuis parasismiques en caoutchouc. C'est, selon les spécialistes, le plus grand bâtiment en base isolée dans le monde. Les appuis parasismiques ont été installés par souci de préservation des détails architecturaux, entre la fondation existante et le sous-sol. Si le confortement de cette structure a coûté 150 millions de dollars, les appuis parasismiques en caoutchouc n'ont nécessité que 2% de ce montant. Ce qui dénote de l'efficacité, de la performance et du coût moindre de cette méthode. B. K.