Attendu jeudi dernier à Tizi Ouzou pour animer un meeting de solidarité avec le peuple palestinien, le secrétaire général du FLN, M. Belkhadem, s'est permis un faux bond. En effet, le chef de file de l'ex-parti unique s'est rendu dans la wilaya de Bouira où il a prononcé un discours éclair. Aux alentours de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou où devait se tenir le meeting, aucun dispositif sécuritaire n'y était déployé. Hormis les organisations satellitaires du vieux parti, à l'image de l'UNJA, l'Union locale des commerçants (UGCAA), les scouts algériens et les élus locaux, la manifestation avait drainé un public infime. En lieu et place, c'est Abdelkrim Abada, membre de la commission exécutive du parti, qui l'a représenté. D'emblée, ce dernier a salué vivement la décision du président vénézuélien, Hugo Chavez, quant à l'expulsion de l'ambassadeur d'Israël à Caracas. A ce titre, il appelle les chefs d'Etat arabes à « arrêter le processus de normalisation de leurs relations avec l'Etat hébreu ». M. Abada a exhorté les gouvernements arabes à s'aligner sur la position de leurs peuples, tout en rappelant que « les rues en Egypte, en Syrie, en Mauritanie et en Libye sont en effervescence ». Il a aussi dénoncé le mutisme et la partialité des organisations internationales qui cautionnent la tuerie. L'orateur affirme par ailleurs : « Nous avons enregistré que de jeunes Algériens ont exprimé leur volonté de partir à Ghaza. » Mais il soutiendra : « Ce dont le peuple palestinien a besoin, c'est d'un soutien moral, d'une aide médicale et alimentaire ainsi que l'ouverture des passages vers ce territoire occupé. » Salah, universitaire palestinien, s'interroge sur la sauvagerie et la cruauté des Israéliens à l'égard des siens. L'universitaire explique cette férocité par « une espèce d'idéologie ancrée dans la philosophie sioniste. Cette dernière s'exprime notamment par la destruction et le génocide ». « Au cours des 6 mois de trêve, qui a été signée par les deux parties, le quotidien des Palestiniens était fait de liquidation physique et de privation. L'encerclement des 5 millions de Palestiniens répartis dans la bande de Ghaza et dans la Cisjordanie a engendré la perte de 300 âmes à cause des maladies. C'est une guerre génocidaire sans précédent et Israël ne jure que de rester seul sur nos territoires », conclut Salah, dépité.