Le RCD «appelle tous les patriotes à rester en alerte pour contrer un affront de trop pour le pays». Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) appelle à contrer les plans du pouvoir visant à imposer un 5e mandat qualifié d'«un affront de trop». Dans un communiqué rendu public, hier, à l'issue de la réunion de son secrétariat national, le parti de Mohcine Belabbas s'en prend violemment aux auteurs des appels à un nouveau mandat du chef de l'Etat, assimilés à une invitation au viol de la Constitution limitant les mandats présidentiels à deux. «Les suppliques clownesques et ridicules adressées par les caudataires du régime à un chef de l'Etat grabataire pour qu'il viole encore une fois la Constitution en se présentant à un autre mandat ont fini d'humilier la nation entière aux yeux de l'opinion internationale», explique le parti dans son communiqué. Ce faisant, le RCD, selon la même source, «appelle tous les patriotes à rester en alerte pour contrer un affront de trop pour le pays». A quelques mois de l'élection présidentielle d'avril 2019, les tenants du pouvoir lancent la machine du 5e mandat en vue de baliser le terrain à une reconduction d'un Président essoufflé, qui peine à assumer ses missions présidentielles depuis 2014. En effet, Après le FLN et l'UGTA, le secrétaire général du RND et Premier ministre, Ahmed Ouyahia, invite, lui aussi, le chef de l'Etat à briguer un 5e mandat. Ces appels, explique le RCD, interviennent au moment où «la vie institutionnelle est suspendue aux apparitions de plus en plus rares du chef de l'Etat qui a réduit son autorité ‘‘aux rappels à l'ordre'' d'un Premier ministre qui ne semble avoir aucun pouvoir sur l'administration, tous départements confondus». Dans ce sens, le RCD rappelle également que «le statu quo est érigé en programme politique» d'un pouvoir qui ne voit pas le cap. «Ni les alertes des partis de l'opposition sur la gouvernance ni celles d'organismes internationaux sur les retombées néfastes sur la situation économique induite par une politique de dépense tous azimuts n'ont pu infléchir l'action des pouvoirs publics fondée sur ‘‘comment tenir le coup'' jusqu'à l'élection présidentielle de 2019», explique-t-on dans le même communiqué. Et de souligner : «A l'inflation qui mine le budget de larges couches de la population, l'Exécutif se contente d'exhiber avec désinvolture les chiffres obsolètes de l'ONS. C'est le même scénario sur le plan politique et des atteintes aux libertés.» A cette atonie sur le plan interne, ajoute le RCD, le pays n'a plus de voix au plan diplomatique. «Quand ils ne traquent pas les Marocains, qui le leur rendent d'ailleurs bien, nos dirigeants chauffent les bancs des instances régionales et internationales alors que le monde et notre région d'influence subissent des bouleversements qui risquent de redessiner les rapports de force et la mainmise sur les richesses pour une longue période», déplore le parti, en rappelant «le dernier revers subi par le ministère du Travail à l'OIT», où les autorités algériennes ont été vivement rappelées à l'ordre sur la question des atteintes aux libertés syndicales. «Il est de notoriété publique que les syndicats autonomes sont traqués et leurs dirigeants, contre lesquels la justice est instrumentalisée, subissent pressions et chantages», affirme encore le RCD, en condamnant «la répression des mouvements sociaux».