Alors que les partis de l'alliance présidentielle appellent le chef de l'Etat à briguer un nouveau mandat présidentiel, le RCD juge ces appels "ridicules". Dans un communiqué qui a sanctionné les travaux de son secrétariat national, le RCD qualifie les appels du RND et d'autres formations politiques du clan présidentiel à Abdelaziz Bouteflika "chef d'Etat grabataire" à briguer un 5e mandat de "clownesques" et "ridicules". "(...) Les suppliques clownesques et ridicules adressées par les caudataires du régime à un chef d'Etat grabataire, pour qu'il viole, encore une fois, la Constitution en se présentant à un autre mandat, ont fini d'humilier la nation entière aux yeux de l'opinion internationale", note le document. Le parti appelle "tous les patriotes à rester en alerte pour contrer un affront de trop pour le pays". Pour donner la réalité du pouvoir du chef de l'Etat, le RCD rappelle que "la vie institutionnelle est suspendue aux apparitions de plus en plus rares du chef de l'Etat qui a réduit son autorité ‘aux rappels à l'ordre' d'un Premier ministre qui ne semble avoir aucun pouvoir sur l'administration, tous départements confondus". Comme une des conséquences de l'absence physique du chef de l'Etat sur la scène publique, le parti de Mohcine Belabbas note que "le pays n'a plus de voix au plan diplomatique". "(...) Nos dirigeants chauffent les bancs des instances régionales et internationales, alors que le monde et notre région d'influence subissent des bouleversements qui risquent de redessiner les rapports de force et la mainmise sur les richesses pour une longue période", se désole le parti. Au plan interne, le RCD fustige la situation des libertés dans le pays. "La répression violente des mouvements sociaux" comme la "mobilisation des médecins résidents" et "la traque des blogueurs qui culmine avec la condamnation de Merzoug Touati à une peine de prison ferme" s'ajoutent à "l'instrumentalisation de la justice" contre les cadres syndicaux, ce qui a valu à l'Algérie des rappels à l'ordre du Bureau international du travail (BIT) et de l'Organisation internationale du travail (OIT). Pour le RCD, l'économie du pays n'est pas non plus en meilleure forme. Car, "à l'inflation qui mine le budget de larges couches de la population, l'Exécutif se contente d'exhiber avec désinvolture les chiffres obsolètes de l'ONS", lit-on dans le communiqué qui rappelle que l'opposition et les organisations internationales ont beau interpeller le gouvernement, mais ce dernier adopte une politique fondée sur "comment tenir le coup jusqu'à l'élection présidentielle de 2019 ?" Ali Boukhlef