Lors de sa rencontre avec les banquiers, M. Loukal a présenté une analyse rétrospective retraçant le contexte de refinancement du système bancaire et de son évolution. Evaluant la situation monétaire actuelle du pays, suite notamment au recours à la planche à billets, le gouverneur de la Banque d'Algérie estime que dans un contexte de surliquidités, le principal défi est de stabiliser les prix. Mohamed Loukal souligne en outre, qu'au cours des prochains mois, la Banque d'Algérie «continuera à suivre de près tous les développements macroéconomiques et monétaires et ajustera, si nécessaire, les paramètres de l'ensemble des instruments à sa disposition pour assurer la stabilité des prix». Le gouverneur qui exposait récemment, face aux PDG des Banques, les lignes directrices de la politique monétaire, suite au refinancement du système bancaire et du Trésor par la Banque d'Algérie, a par ailleurs déclaré, selon un compte rendu de l'APS, que le principal défi est, désormais, de continuer à «assurer la stabilité des prix dans un environnement de surplus de liquidités substantiels et persistants». A cette fin, il a assuré que l'institution financière qu'il dirige «dispose des instruments adéquats pour la gestion de la liquidité et est prête à les utiliser si nécessaire». Détaillant les points essentiels de la démarche qu'il compte mettre en œuvre, le gouverneur de la Banque d'Algérie rappelle que «les opérations de reprise de liquidité ont débuté, le 8 janvier 2018, sous forme de dépôts à terme à sept jours». Il ajoute qu'au 15 janvier 2018, au début de la première période de constitution de la réserve obligatoire, la Banque d'Algérie a augmenté le taux de cette dernière passant de 4% à 8%. Pour M. Loukal, l'utilisation appropriée de ces instruments devrait permettre de «stériliser l'excédent de liquidité induit par le programme de financement monétaire». Il rappelle qu'en conséquence «le taux interbancaire sur le marché interbancaire à 7 jours a oscillé autour de 2,5%, un peu en dessous du taux directeur, comme on pouvait s'y attendre dans un environnement d'excédent de liquidité important», a-t-il indiqué. Pour lui, le taux directeur continue de «signaler l'orientation de la politique monétaire en ligne avec ce que la Banque d'Algérie considère comme le maintien de la stabilité des prix». Le gouverneur de la Banque d'Algérie signale que le comité des opérations de politique monétaire a décidé, en mai dernier, de nouvelles mesures : une augmentation du taux de la réserve obligatoire le portant de 8% à 10% et une opération de «cantonnement» partiel de la liquidité. Lors de sa rencontre avec les banquiers, M. Loukal a en outre présenté une analyse rétrospective retraçant le contexte de refinancement du système bancaire et de son évolution. Dans ce sens, il a rappelé qu'en prévision du retournement de situation d'excès de liquidité du système bancaire qui avait duré une quinzaine d'années, la Banque d'Algérie avait promulgué une batterie de textes réglementaires pour faire face à l'assèchement prévisible de la liquidité bancaire. Ainsi, dès l'été 2016, la Banque d'Algérie avait suspendu l'instrument de l'absorption de la liquidité et supprimé la rémunération de la facilité de dépôt, a-t-il expliqué pour répondre à la contraction de la liquidité bancaire. En outre, «le guichet du réescompte de la Banque d'Algérie avait été réactivé en août 2016», indique M. Loukal. Il a connu, selon lui, une montée en cadence, graduelle, jusqu'à atteindre un pic d'encours de réescompte de 590 milliards de dinars à fin janvier 2017. En parallèle et après six mois de fonctionnement de ce guichet de réescompte, la place bancaire a assisté, pour la première fois, à la mise en place d'opérations d'open market instaurées en substitution des opérations de réescompte. Pour faire face à leurs besoins quotidiens de trésorerie et de constitution de la réserve obligatoire, les banques s'appuyaient sur le marché interbancaire et sur le refinancement de la Banque d'Algérie pour s'approvisionner, a soutenu M. Loukal.