De plus en plus de personnes rallient le camp des partisans de la création d'une faculté de médecine à l'université Mohamed Khider (UMK) de Biskra. Dans les cafés, les cercles d'initiés et sur les réseaux sociaux, cette revendication, brandie depuis des années, est devenue un sujet de prédilection relayé de bouche à oreille et qui enfle en faveur de l'ouverture d'une filière d'études médicales pour la Reine des Ziban, laquelle «veut sceller son serment d'Hippocrate», utilise-t-on comme slogan. Cette montée au créneau de tout un chacun, et de la société civile en particulier, se fait au détriment des détracteurs d'un tel projet, qui estiment que la création d'une faculté de médecine à Biskra est assujettie à la présence d'un CHU n'existant pas encore et que les deux wilayas limitrophes que sont Batna et Ouargla en sont dotées et qu'on ne peut ainsi avoir une faculté de médecine pour chaque wilaya de l'Est. Les arguments de ces derniers tenaient la route il y a quelques années, mais ce n'est plus le cas, leur rétorque-t-on. Les défenseurs du projet en question soutiennent mordicus que celui-ci est parfaitement réalisable à Biskra, où toutes les conditions seraient réunies à l'UMK pour une telle éventualité, qui viendra rehausser ce pôle universitaire au niveau des grandes universités africaines, voire internationales, prédit-on. Des potentialités certaines L'UMK est constituée de 3 pôles situés dans les communes de Biskra, El Hadjeb et Chetma. Avec ses 1400 enseignants et chercheurs et ses 1100 membres du personnel, bibliothécaires, administratifs, ingénieurs, techniciens et encadrement médical, elle s'impose, selon les chiffres officiels, comme l'une des meilleures en Algérie. «Sa réputation ne cesse de grandir», affirme-t-on avec satisfaction. Pour l'année universitaire en cours, elle compte plus de 33 000 inscrits dans 236 formations professionnelles ou académiques habilitées, reparties en 32 filières et 11 domaines d'études excepté la médecine. «C'est dommage et aberrant pour la Reine des Ziban et la wilaya de Biskra, lesquelles comptent respectivement 380 000 et 800 000 habitants en mal de meilleures prestations médicales», se morfondent les intéressés. Cette demande n'est-elle pas une simple lubie engendrée par un égo communautaire surdimensionné sous-jacent à un esprit régionaliste et chauvin ? Pas du tout, se défend-on. D'ailleurs, de bons signes pour la création d'une faculté de médecine à Biskra parviennent de ci de là. Il faut dire que citoyens de tous bords et les autorités locales, dont le wali et les élus de l'APN et du Sénat, ne ménagent pas leurs efforts pour arracher le quitus des hautes instances du pays et concrétiser la réalisation d'une faculté de médecine à Biskra, se dit-il. Initiative présentée comme le sacre de l'UMK, au cas où cela venait à être concrétisé. La mise en fonction d'une faculté de médecine pour Biskra est un cheval de bataille pour Ahmed Boutarfaïa, recteur de l'UMK, est-il maintenant de notoriété publique. Un dossier en béton Ayant officié avec succès à la création de la faculté de médecine de l'université Kasdi Merbah de Ouargla, se rappelle-t-on, on lui a délégué la tâche de convaincre les ministres concernés sur la justesse et la pertinence d'ouvrir une faculté de médecine. Il aurait constitué un solide dossier de candidature de l'UMK à la promotion de celle-ci en centre d'études médicales. Dans un document de présentation des potentialités et des équipements existants, des infrastructures, de l'encadrement pédagogique, administratif et technique, ainsi que des laboratoires et des entités de recherche fonctionnels et pouvant être dédiés à la future faculté de médecine, on apprend que la faisabilité de ce projet frise les 100 %. «L'ouverture d'une faculté de médecine à Biskra s'avère un impératif répondant aux attentes d'une formation de qualité et s'inscrit directement dans un plan de développement durable conforme aux orientations du président de la République. Cette filière viendra conforter la carte de formation de l'UMK et aussi répondre aux attentes de sa région et de sa spécificité. Dans un premier temps, elle comptera sur le potentiel scientifique humain et matériel de la faculté des sciences exactes et de la nature et de la vie et particulièrement sur les départements de biologie, de chimie et de physique. Elle développera des partenariats avec les EPH afin que les étudiants y bénéficient d'activités pratiques et de stages. Elle collaborera aussi avec les facultés de médecine de Constantine, Batna, Ouargla et Annaba et ouvrira un cycle de coopération avec des universités étrangères», souligne-t-on en conclusion.