La majorité des ménages est réduite à quia face aux prix prohibitifs des fruits et légumes. Nous ne le dirons jamais assez : le commerce des fruits et légumes, ici comme ailleurs, est entre les mains, divorce et impuissance des structures étatiques de contrôle et de répression oblige, de redoutables barons de la spéculation. Les consommateurs, exsangues par la folie haussière des produits de large consommation sont les éternels dindons de la farce. Les prix affichés prennent l'ascenseur. Pour s'en convaincre, il n' y a qu'à prendre le pouls de la brûlante mercuriale qui, sans connaître une accalmie sensible depuis plusieurs mois, s'affole derechef, mais avec une flambée beaucoup plus spectaculaire. La fameuse pomme de terre, si prisée par les ménagères, ne cesse d'embraser les bourses en se maintenant, de longs mois durant, dans la fourchette des 40-50 DA, tandis que la laitue cédée à 60 DA et au-delà, semble insaisissable au même titre d'ailleurs que les petits pois à 140 DA, la tomate entre 100 et 120 DA, les poivrons et les artichauts à 100 DA également. Côté fruits, c'est aussi la grisaille : les oranges et la mandarine de bonne qualité sont proposées entre 120 et 140 DA, à l'instar des bananes qui ont grignoté 20 à 30 DA, car se vendant actuellement à 120 DA le kilo. Une escroquerie (et le mot n'est pas fort), a priori savamment orchestrée par de redoutables lobbies de spéculateurs qui font la pluie et le beau temps. Les détaillants accusent les mandataires et grossistes d'être à l'origine de la cherté des prix des fruits et légumes, alors que ces derniers s'en lavent les mains et justifient, comme à l'accoutumée, cette spirale, soit par la faiblesse de la récolte, soit par la pénurie des marchandises. Un argument fallacieux qui ne tient pas la route au motif « vérifiable », selon la plupart des initiés, que « le problème de l'offre et de la large disponibilité des produits ne se pose nullement ». Et aux détaillants d'ajouter : « Il est aberrant et renversant que les prix soient d'emblée si élevés au niveau du même du marché de gros de Chelghoum Laïd, qui brasse quotidiennement des milliers de tonnes de marchandises et propose une surabondance de produits agricoles ».