L'attribution de logements dans la wilaya de Tiaret a fait l'objet d'un scandale impliquant le secrétaire général de la daïra et son épouse, accusés de corruption, qui ont comparu hier devant le procureur de la République près le tribunal de Tiaret. Tiaret. De notre bureau Le magistrat en charge du dossier, se basant sur une enquête de la Gendarmerie nationale, initiée sur réquisition du procureur général suite à la plainte d'une victime se déclarant otage d'un chantage, a fini par placer sous mandat de dépôt l'épouse, laissant en liberté provisoire le secrétaire général. « Un chantage », a soutenu Mme T. B., qui visait à soustraire 150 000 DA à sa victime pour prétendre figurer sur une liste d'heureux bénéficiaires de logements sociaux que les pouvoirs publics allaient afficher incessamment. Mis au parfum, le parquet a donc instruit la gendarmerie d'enquêter, non sans tendre une souricière à la prévenue, l'épouse du fonctionnaire. Celle-ci aurait exigé, suivant un ultimatum fixé à 18 heures, le versement de 15 millions de centimes. Préalablement photocopiés, dix millions ont été remis à domicile par la victime à l'indélicate épouse. Munis d'une autorisation, les gendarmes ne tardèrent pas à retrouver les billets de banque. S'ensuivit l'ouverture d'une enquête sur fond de questionnements. L'argent allait-il être remis à quelques fonctionnaires ou carrément au mari ou n'était-ce qu'un subterfuge concocté par la dame ? Le procureur semblait hier convaincu du bien-fondé de la démarche. Autrement dit, il y avait de forts soupçons d'une utilisation du pouvoir à des fins personnelles et d'un acte de corruption avérée qu'auraient corroboré certains témoignages, alors que les enquêteurs remontaient le fil de l'affaire. Il y aurait eu, selon certaines indiscrétions, l'enregistrement de conversations téléphoniques entre les parties en conflit et des indices sur le lien tout aussi avéré entre l'épouse du fonctionnaire et la victime. Celle-ci avait soutenu que sa fille a travaillé trois mois durant au domicile du secrétaire général. Avant de confier le dossier au juge d'instruction, le procureur, dans son arrêt de renvoi, avait demandé à voir les deux accusés placés sous mandat de dépôt. Le juge a préféré la liberté provisoire pour le SG, mais l'affaire aux relents de scandale fait sensation à Tiaret.