L'Union africaine a décidé de créer un mécanisme chargé de régler le conflit du Sahara occidental en interaction avec l'Onu. La décision a été prise lors de la clôture du 31e sommet de l'organisation panafricaine abrité par la Mauritanie. Cette décision renforce le rôle de l'UA dans le règlement de la question du Sahara occidental, qui se trouve dans l'impasse depuis des décennies. Pour l'UA, cette situation ne peut plus durer. L'Union africaine (UA) a adopté, lundi à Nouakchott, lors de la clôture des travaux de son 31e sommet, la recommandation du président de la commission de l'organisation panafricaine, Moussa Faki Mahamat, de créer un mécanisme africain pour le règlement du conflit du Sahara occidental. Selon son promoteur, ce mécanisme permettra à l'UA d'apporter un «appui efficace» au processus conduit par l'ONU, basé sur les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, en vue de parvenir à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Pour être crédible, ce mécanisme a été placé sous la responsabilité d'un Comité ad hoc composé de chefs d'Etat et de personnalités de haut niveau, comme le président en exercice de l'organisation panafricaine, son prédécesseur et son successeur, et le président de la commission de l'UA. Dans la foulée, l'UA a aussi appelé à la réouverture de son bureau auprès de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) à Laâyoune, «afin d'assurer une liaison opérationnelle avec les Nations unies». Ce bureau avait été fermé par le Maroc. La recommandation a été adoptée suite au rapport élaboré par le président de la commission de l'UA sur la question du Sahara occidental et dans lequel il a été rappelé que le Sahara occidental et le Maroc doivent reprendre les négociations sous les auspices du secrétaire général de l'ONU. Il s'agit, est-il rappelé, de négociations «sans conditions préalables et de bonne foi en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable permettant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le contexte d'arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies». Sortir de l'impasse Le rapport établi par M. Faki souligne en outre qu'il est «crucial que l'Union s'implique activement» dans la recherche d'une solution au conflit, au titre de sa responsabilité dans la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité sur l'ensemble du continent. «Le conflit du Sahara occidental n'a que trop duré. Cette situation est entrée dans une phase où, au-delà de ses effets négatifs bien connus au niveau de la région, y compris sur les personnes affectées, elle menace aussi le fonctionnement de l'UA et fait obstacle à la mise en œuvre de son agenda. Un tel état de fait ne peut être toléré», ajoute le rapport. Des observateurs estiment que l'idée de la mise en place d'un tel mécanisme est intéressante en ce sens qu'elle ramasse les efforts de l'UA et permet à l'Afrique de peser davantage sur le plan international sur la question du Sahara occidental. Le Front Polisario, qui a récemment lancé un nouvel appel au Conseil de sécurité pour «organiser des négociations directes entre les parties au conflit sahraoui», dont le Front Polisario et le Maroc, dans les plus brefs délais possibles, a d'ailleurs applaudi l'initiative. Dans une lettre adressée aux Nations unies, les responsables de la RASD se sont déclarés disposés à engager des négociations sans conditions préalables avec le Maroc «devant mener à l'exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable d'autodétermination, conformément à la résolution 2414 du Conseil de sécurité». Le tout est de savoir maintenant si le roi Mohammed VI, dont le pays a récemment adhéré à l'UA, consentira à jouer le jeu et surtout à respecter les décisions de l'organisation panafricaine. Une chose est sûre, la balle est dans son camp. Comme souvent !