Le rapport sur la question du Sahara occidental, présenté par le président de la commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, dans le cadre de la mise en oeuvre de la décision 653 de la 29e session de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement, tenue en juillet 2017, renforce davantage l'implication de l'Organisation panafricaine dans la gestion de la question du Sahara occidental au niveau des Nations unies. Ce rapport adopté à l'unanimité par les chefs d'Etat et de gouvernement, rend compte des interactions du président de la Commission avec les autorités des deux parties, la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et le Maroc, ainsi qu'avec celles des pays voisins, l'Algérie et la Mauritanie. Comme le recommande le rapport dans son paragraphe 21 (a), l'Union africaine est appelée à renforcer son «implication dans la recherche d'une solution au conflit, au titre de sa responsabilité dans la promotion de la paix et de la sécurité et de la stabilité sur l'ensemble du continent, et conformément aux instruments pertinents de l'UA et le rôle qui lui est reconnu en tant qu'Organisation régionale, par la Charte des Nations unies». Dans son paragraphe 14, le rapport du président Faki reflète fidèlement la position de la RASD qui souligne que l'UA «doit jouer un rôle important, de concert avec les Nations unies, tout en exprimant sa disponibilité à engager immédiatement des négociations directes, sans conditions préalables, avec le Maroc, qui porte la responsabilité de l'impasse actuelle, ayant jusqu'ici rejeté toutes les propositions de sortie de crise et continuant à faire obstacle aux négociations demandées par le Conseil de sécurité du fait des conditions préalables qu'il pose». Le rapport fait également référence à d'autres aspects évoqués par le président de la commission et les autorités sahraouies dont la souffrance des réfugiés sahraouis, la frustration croissante des jeunes et leur impatience, l'exploitation illégale des ressources naturelles sahraouies et la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés de la RASD. Sur la substance, le rapport de M. Faki rappelle la position de la RASD sur cette question et affirme que «le Maroc viole le principe de l'UA de l'intangibilité des frontières héritée à l'indépendance» et souligne «le caractère inaliénable du droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination». Par ailleurs, le soutien de l'UA aux efforts onusiens tel que recommandé dans le paragraphe 21 (b), rapport du président de la commission, devra être basé sur les résolutions des Nations unies et des décision de l'Union africaine, qui ont constamment demandé aux deux parties de reprendre, sans délais, de bonne foi et sans conditions préalables, les négociations directes, pour parvenir à une solution politique juste durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Il est, en outre, à souligner que ce rapport recommande également à l'UA de soutenir pleinement l'Envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies dans sa démarche et ses efforts visant à relancer, sans délais et sans conditions, les négociations entre les deux parties aux conflits, le Front Polisario et le royaume du Maroc. Le président de la commission affirme dans son rapport qu'il a pu noter chez les deux parties «leur engagement à coopérer avec M. Kohler en vue de relancer le processus de négociation et parvenir à une solution». La mise en place d'un mécanisme pour le règlement de la question du Sahara occidental adoptée par l'UA Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine, ont adopté lundi à Nouakchott, une décision relative à la mise en place d'un mécanisme pour soutenir les efforts menés par l'ONU pour le règlement de la question du Sahara occidental. Dans cette décision, le 31ème sommet de l'UA a mis en place «un mécanisme africain comprenant la Troïka de l'UA, à savoir les Présidents sortant, en exercice et entrant, ainsi que le Président de la Commission de l'UA, pour apporter un soutien efficace aux efforts menés par l'ONU, en encourageant les deux parties au conflit à faire preuve de flexibilité, mobiliser un soutien aussi large que possible pour les efforts dirigés par les Nations Unies». «Ce mécanisme rend compte régulièrement de l'exécution de son mandat à l'Assemblée de l'Union et, le cas échéant, au Conseil de paix et de sécurité au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement», selon les termes de la décision. Il importe de relever que cette décision qui renforce l'implication de l'UA pour le règlement de la question du Sahara occidental, souligne clairement que l'Organisation panafricaine doit «contribuer activement à la recherche d'une solution, en renouvelant son soutien aux efforts menés par le secrétaire général des Nations unies et son Envoyé personnel». Dans le même sillage, les chefs d'Etat et de gouvernement ont demandé au Président de la commission d'engager les consultations requises pour la réactivation du Bureau de l'UA auprès de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental à EL Laayoune (Minurso), afin de faciliter la coordination opérationnelle avec l'ONU. Sur la question du Sahara occidental, ils ont souligné «la nécessité de redoubler d'efforts pour sortir de l'impasse actuelle dans le processus de négociation et de trouver une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui assure l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément aux décision de l'Union africaine et les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité des Nations unies».