C'est une bourde du chargé de la communication. Le Festival de la chanson amazighe n'a pas été annulé. Il a été simplement reporté à une date ultérieure. Je précise bien que ce n'est pas une annulation mais un simple report», a indiqué Aziz Merzougui, président de l'APC de Béjaïa, à El Watan, en fin de journée d'hier alors qu'il sortait d'une réunion au siège de la wilaya. «Le ministre des Finances, que je suis allé voir la semaine dernière, m'a fait une promesse ferme de débloquer la situation. Le festival aura lieu dans les délais, si le ministre tient parole. Sinon, nous serons obligés de le reporter», a-t-il ajouté. En effet, à peine annoncée, l'annulation de ce Festival de la chanson amazighe, qui se tient chaque année à pareille époque dans l'ancienne capitale hammadite, a suscité un tollé d'indignation dans les milieux sociaux et culturels de la ville. Plusieurs associations, des personnalités publiques ainsi que des acteurs du mouvement social ont tenu à dénoncer avec véhémence un «recul», un «acte» jugé «gravissime» et «la perte d'un important acquis de la culture amazighe». Dans une vidéo mise en ligne en début de semaine sur les réseaux sociaux, l'actuel maire dénonçait globalement les multiples entraves rencontrées par l'exécutif communal dans sa gestion des affaires de la ville et spécialement l'épineux dossier des ordures ménagères. Il avait en effet déclaré devoir récupérer le budget dévolu au Festival de la chanson amazighe afin de le consacrer à la gestion des déchets ménagers, qui s'accumulent partout en ville, à cause du blocage du projet de l'Epic. Pour de nombreux observateurs de la scène locale, sous le feu des critiques qui ont commencé à fuser de partout, le maire semble avoir opéré un repli stratégique.