Le blogueur Merzoug Touati est en grève de la faim, entamée le 8 juillet. Selon son avocat Boubekeur Hamaili, son état de santé et sa vie sont «en danger». Condamné en appel à 7 ans de prison ferme après avoir écopé de 10 ans de prison en première instance, Merzoug Touati est écroué à la prison de Oued Ghir à Béjaïa. Son avocat, qui lui a rendu visite le 11 juillet, affirme avoir interrogé le condamné sur les raisons de sa grève de la faim. «Il m'a répondu ceci : ‘‘J'ai eu droit à un procès politique et suis injustement condamné'' », a écrit l'avocat sur son compte Facebook. Merzoug Touati réclame ainsi, selon son avocat, l'annulation du jugement, sa libération et l'extinction des poursuites judiciaires. Me Hamaili dit aussi que Merzoug Touati demande l'ouverture d'une enquête sur la violation du secret d'instruction par un média privé avec la complicité de parties au sommet de l'Etat. Merzoug Touati a été condamné pour être entré en contact sur internet avec un représentant du ministère israélien des Affaires étrangères. Il a interviewé cet officiel israélien tout en lui demandant de l'aider pour se rendre en Israël. Sa condamnation a suscité une vague d'indignation et de solidarité du mouvement associatif, des défenseurs des droits de l'homme, de partis et de figures politiques. Même des ONG internationales ont dénoncé la condamnation de Merzoug Touati. Des partis comme le PST ont pointé du doigt une justice à deux vitesses, rappelant que des journalistes se sont déjà rendus en Israël sans problème et que le président Bouteflika lui-même avait serré la main, en 2000, au Premier ministre israélien de l'époque, Ehud Barak.