La pression du comité de solidarité et de sa famille a fini par payer : le blogueur Merzoug Touati a décidé de suspendre la grève de la faim qu'il a entamée le 8 juillet dernier pour protester contre son incarcération et réclamer des droits. Selon son avocat, Me Salah Dabouz, qui lui a rendu visite hier à la prison d'Oued Ghir (Béjaïa), peu après avoir parlé avec sa mère, Merzoug Touati a décidé de renoncer à son action, mais sans pour autant exclure d'y recourir une autre fois, si besoin est. "Immédiatement après avoir reçu sa mère qui l'a supplié d'arrêter et après l'avoir informé du niveau de la mobilisation au plan interne et externe, il m'a informé de sa décision de suspendre sa grève de la faim", a indiqué l'avocat, Me Salah Dabouz sur sa page facebook. L'avocat l'a également informé du degré de mobilisation de la société civile au niveau national, mais également au niveau international, puisque le comité de solidarité a pris attache avec certaines ONG internationales pour les sensibiliser sur le cas du blogueur. "Il a exprimé le souhait que cette dynamique aboutisse", rapporte l'avocat. Il faut dire qu'en plus d'une pétition qui a été lancée récemment, de nombreuses actions sont envisagées pour soutenir Merzoug Touati. Le 20 août prochain, un rassemblement est ainsi prévu à Ighzer Amokrane, à l'endroit où s'est tenu le congrès de la Soummam. D'autres actions, dont la nature sera divulguée prochainement, sont également envisagées par le comité de solidarité. Par ailleurs, d'après l'avocat Salah Dabouz, un sénateur américain du camp démocrate, Dick Durbin, a interpellé les autorités algériennes et n'a pas caché son inquiétude sur le cas du blogueur. Arrêté début 2017, Merzoug Touati a été condamné en juin dernier à sept ans de prison ferme pour "intelligence avec une puissance étrangère". Il avait réalisé une interview avec un diplomate israélien. Depuis son arrestation, il a observé près d'une dizaine de grèves de la faim. Karim K.