Quelques dizaines de personnes, notamment des militants des droits de l'Homme et du mouvement associatif de Béjaïa, ont observé, hier matin, un sit-in devant la prison d'Oued Ghir, en signe de solidarité avec le jeune blogueur, Merzoug Touati, qui vient de boucler son 22e jour de grève de la faim dans le même centre pénitentiaire. C'est vers 9h que les premiers manifestants investissent les lieux pour se rassembler au rond-point jouxtant la muraille érigée autour de cet établissement carcéral, où croupit le jeune blogueur condamné par la cour d'appel de Béjaïa, le 21 juin dernier, à 7 ans de prison ferme pour "intelligence avec une puissance étrangère". Son seul tort, avoir publié sur son blog "El-Hogra", un entretien vidéo avec un diplomate d'origine israélienne. Initié par le comité de soutien pour la libération de Merzoug Touati, le rassemblement d'hier auquel ont pris part certains acteurs de la société civile de Béjaïa, à l'instar du très actif militant associatif Yanis Adjlia, s'est déroulé sous le regard scrutateur d'un dispositif sécuritaire déployé aux alentours de la prison d'Oued Ghir. Cependant, le caractère pacifique de cette énième action de rue organisée par le même comité citoyen, n'a été entaché d'aucun dépassement. Brandissant des portraits du jeune blogueur incarcéré, les manifestants scandaient à tue-tête des slogans réclamant la libération de ce dernier, tels que "Assa azeka, aqlagh yidek a Merzoug Touati" (Aujourd'hui et demain, nous serons toujours avec toi, Merzoug Touati), "Nous sommes tous des Merzoug Touati", "Libérer la liberté", "Résistance = Existence"... À sa sortie de la prison d'Oued Ghir, où il venait de rendre visite au jeune blogueur incarcéré, Me Boubakeur Hamaïli, l'un des avocats de la défense, est venu rejoindre les manifestants afin de les informer que "Merzoug Touati est, selon ses dires, toujours en grève de la faim. J'ai essayé de le convaincre de renoncer à cette action de protestation qui met en danger sa santé, mais, apparemment, il s'entête à poursuivre sa grève". Pour Me Hamaïli, la condamnation de Merzoug Touati est "arbitraire". C'est pour cela, poursuit-il, que la mobilisation des citoyens autour de sa cause devra continuer jusqu'à sa libération. "Espérons que la procédure judiciaire engagée dans le cadre du pourvoi en cassation interjeté auprès de la Cour suprême ne tardera pas à s'exécuter et que l'espoir de voir Merzoug Touati recouvrer sa liberté, sera permis", a-t-il conclu. K. O.