Faisant l'objet d'un mandat d'arrêt émis par le tribunal de Batna et d'interdiction de sortie du territoire national, Salim Yezza, militant de la cause berbère originaire de la commune de Tkout, dans la wilaya de Batna, a été interpellé, hier matin, à l'aéroport Mohamed Khider de Biskra par les agents de la police algérienne des frontières (PAF) avant son embarquement dans un avion reliant Biskra à Paris, où il vit depuis quelques années, a-t-on appris de sources fiables. Accusé de «troubles à la paix sociale» et d'«incitation au désordre public», il a été transféré vers le siège de la sûreté de Biskra. Il sera déféré devant le parquet pour être auditionné par un magistrat instructeur dans les délais légaux, indique-t-on. Salim Yezza était revenu en Algérie pour assister aux funérailles de son père, Mohamed Yezza, lequel est appelé par les habitants de la région des Aurès Dadda Mohand, qui est décédé la semaine dernière des suites de graves blessures contractées dans un accident survenu sur l'axe routier Arris-Tkout. Comme son père et toute sa famille, Salim Yezza était très impliqué dans le combat identitaire des Amazighs des Aurès. A l'image de son père, il s'était jeté corps et âme dans le combat identitaire et ni les intimidations ni les poursuites judiciaires n'avaient réussi à éroder sa détermination et son courage, souligne-t-on. Il soutenait fermement les jeunes de sa région, avides de liberté, de dignité et de démocratie. Considéré comme le meneur du mouvement citoyen contestataire et de la révolte de 2004 contre les tenants du pouvoir et le diktat de l'Etat, qui avait soulevé et embrasé la région d'Ighzer Amellal, revendiquant une reconnaissance de leur identité ancestrale et des projets de développement pour cette partie des Aurès, il risque d'être placé en détention préventive ou il sera relâché aujourd'hui, après la levée du mandat de recherche délivré à son encontre depuis des années, note-t-on.