Nonobstant sa situation stratégique sur la RN68 et son relief offrant des possibilités de développement, le village agricole « socialiste » Adila évolue dans une désolation inquiétante. Il est distant de 3 km à l'ouest du chef-lieu communal, Tizi Ghenif et se réduit à un simple ensemble d'habitations dépourvues de tout ce qui est vital. Il compte 178 habitations où vivent près de 2000 âmes. Il a été doté à son ouverture il y a plusieurs années de plusieurs infrastructures. Actuellement, on n'a dénombré qu'une école primaire et une unité de soins fonctionnelles. Une antenne de mairie n'ayant jamais fonctionné est utilisée comme habitation. Une maison de jeunes baigne dans un état d'abandon après avoir servi de siège à deux associations culturelles qui ont cessé leurs activités depuis longtemps. Une aire de jeux trop exiguë n'a qu'une ressemblance lointaine avec un terrain de football tant il manque de nombreux aménagements. Le site n'attire que rarement les jeunes. Ceux-là préfèrent s'adonner à leurs loisirs ailleurs. L'agence postale a été fermée au public il y a un peu plus d'une décennie pour des raisons inconnues alors qu'elle peut être d'un grand apport à deux autres villages. « Pour toute opération postale, je suis contraint de me déplacer à Tizi Ghenif. Beaucoup d'autres agences postales rurales sont restées ouvertes dans plusieurs villages de la daïra, excepté la nôtre. Nous avons réclamé à maintes reprises sa réouverture, mais, sans résultats », nous dit un citoyen indigné. A Adila, l'enclavement est vécu comme un supplice quotidien. Les routes sont à l'état d'abandon et de ce fait sont impraticables. La longue attente dans la patience laisse la place à des coups de colère des résidents. « Ces artères n'ont jamais connu de réfection et ce, depuis l'existence de ce village qui remonte à il y a près de 30 ans », affirme un villageois dépité. En outre, à l'entrée de ce village, ce sont 45 familles qu'on a ramenées de la capitale en 1983 qui forment un bidonville, vivant dans des conditions infrahumaines. 26 ans après, le relogement définitif que les pouvoirs publics leur ont promis est renvoyé à chaque fois aux calendes grecques. Une source proche de ces familles nous apprend que le tout nouveau chef de daïra de Tizi Ghenif a signifié à ces mal-logés qu'aucune solution n'était prévue à leur cas dans l'immédiat. « Nous avons sollicité des terrains et une aide financière, en vain. Cette autorité n'a fait que raviver notre désillusion », a déclaré un des résidents. Notons enfin qu'en ce qui concerne le transport, pour regagner le chef-lieu de daïra et de commune, les habitants n'ont d'autre choix que les taxis clandestins.