Le mouvement Mouwatana, créé le 10 juin dernier – regroupant des personnalités de divers horizons : des leaders de partis politiques, des hommes de loi, des personnalités nationales et des représentants de la société civile – s'est doté d'une charte qui définit les valeurs et les principes qui guident cette nouvelle entité. Ce mouvement, qui est ouvert à l'ensemble des citoyens algériens ainsi qu'aux formations politiques, aux associations et aux syndicats qui se reconnaissent dans cette organisation et qui épousent les éléments contenus dans la charte, s'est fixé comme objectif la contribution à un changement du système de gouvernance par la mise en place d'un Etat de droit par des voies démocratiques avec l'épanouissement de la citoyenneté. Cette charte, selon Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, est un premier pas, puisque trois autres documents sont en phase de préparation. Il s'agit du règlement intérieur et d'une feuille de route contenant des propositions de sortie de crise, le tout sera couronné par l'organisation d'une conférence nationale. «Notre mouvement s'inscrit dans le temps et pour son bon fonctionnement, nous avons rédigé un règlement intérieur et nous avons formulé des propositions qui seront soumises pour enrichissement aux personnes intéressées par notre action. Ces documents seront adoptés lors d'une conférence nationale prévue à la rentrée sociale», explique Soufiane Djilali. Avec la tenue d'une conférence nationale, le mouvement Mouwatana aura une direction légitime. A la question de savoir si les initiateurs de cette action ne visent pas à reconduire la même action initiée par l'opposition à Zéralda il y a deux ans, notre interlocuteur répond par la négation. «Ce n'est pas la même démarche. Le pays doit se préparer à exister ; avec le conservatisme archaïque, le pays ne peut pas émerger. Derrière notre action, se profile le programme d'une Algérie moderne dans ses institutions et sa citoyenneté. On ne doit plus considérer l'Algérien comme étant un objet», plaide Soufiane Djilali. Les acteurs composant le mouvement Mouwatana ne veulent plus du régime actuel et, à travers le départ de Bouteflika, ils veulent opérer un changement profond pour une dynamique citoyenne et avec des objectifs clairs. Notons que la charte du mouvement renferme 14 points. Ses rédacteurs ont mis en valeur, entre autres, la protection de la souveraineté nationale, le respect des valeurs démocratiques, du pluralisme politique et de l'alternance au pouvoir. Le respect des fondements de l'Etat de droit par la séparation et l'équilibre des pouvoirs, et l'impartialité des institutions de l'Etat et de l'administration. Le respect des libertés individuelles et collectives, en particulier la liberté d'association et la liberté d'exercice de l'action politique et syndicale, le non-recours à la violence, sous toutes ses formes, dans la pratique politique. Concernant la présidentielle de 2019, les animateurs de ce mouvement pensent que cette question n'est qu'un élément de conjoncture dès lors qu'il y a urgence d'opérer d'abord des réformes profondes dans le pays.