Suite à la destruction d'une grande partie des infrastructures et au désastre humanitaire qui sévit sur le territoire palestinien, plusieurs dizaines de familles fuyaient la ville de Ghaza hier. Aussi, l'armée d'occupation israélienne continue toujours son infiltration vers la ville, au seizième jour de l'agression meurtrière contre le territoire palestinien. Certes, des unités d'infanterie et de blindés israéliennes avançaient lentement vers Ghaza-ville à partir de sa périphérie sud, affichant un mépris total des droits humains et internationaux alors que la diplomatie piétine pour trouver les moyens de mettre fin à cette agression barbare. On enregistre au moins trois Palestiniens ont été tués et 60 autres blessés dans la nuit de samedi à dimanche lors de bombardements aériens et de l'artillerie dans la bande de Ghaza, portant à 875 le nombre de morts et 3 550 celui des blessés. Dans sa politique de répression, Israël semble vouloir aller plus loin encore, en affichant sa détermination à aller "jusqu'au bout de ses objectifs", d'en finir avec la résistance palestinienne quitte à exterminer les habitants de la bande de Ghaza. La décision de refuser l'arrêt de l'agression a été prise vendredi par le cabinet de sécurité israélien ; le Premier ministre Ehud Olmert ayant jugé la résolution de l'ONU inapplicable, afin de poursuivre le "carnage". Dans un entretien téléphonique, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exprimé à Olmert "sa déception du fait que la violence se poursuit sur le terrain, au mépris de la résolution du Conseil de sécurité". Sur la même longueur d'ondes, la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, a aussi refusé d'évoquer un calendrier quant aux attaques menées contre Ghaza, soulignant la priorité d'atteindre ces "objectifs". Par ailleurs, les efforts se poursuivent afin de trouver les moyens pour faire cesser la barbarie à Ghaza, même si la résolution de l'ONU reste lettre morte du fait de la poursuite de l'agression israélienne. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a affirmé au Caire que l'objectif pressant dans l'immédiat est l'arrêt immédiat de cette agression et l'application de la résolution 1860 du Conseil de sécurité. Appelant la communauté internationale à intervenir dans les plus brefs délais pour l'arrêt des agressions contre Ghaza, il a également souhaité que la délégation du mouvement de la résistance islamique Hamas, actuellement au Caire, accepte sans hésitation le plan égyptien. De son coté, le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, a posé quatre conditions à toutes discussions sur une trêve, à savoir la fin de l'agression israélienne, un retrait israélien de la bande de Ghaza, la levée du blocus du territoire et l'ouverture de tous ses points de passage. Sur le terrain, les habitants de Ghaza continuent, pour le seizième jour consécutif, de vivre sous les feux de l'armée d'occupation, les attaques aériennes, terrestres et navales s'abattent sans répit sur le territoire, où la liste des victimes ne cessent de s'allonger. Même le Comité international de la Croix Rouge (CICR) a exprimé son inquiétude face à une situation de "plus en plus précaire" des civils "piégés" à Ghaza. Le bureau de la coordination des affaires humanitaires dans les territoires palestiniens occupés (OCHA) a renouvelé sa mise en garde contre la détérioration de la situation humanitaire à Ghaza, affirmant que la situation sécuritaire dans la bande empêche l'arrivée des équipes médicales aux hôpitaux. Nassim I.