Soixante-dix familles du quartier haï Badreddine de l'agglomération Chareb Oudou, située à seulement 2 km du chef-lieu communal, Khemis El Khechna, à mi-distance entre la capitale et Boumerdès, vivent un véritable calvaire. Les habitants éclairent leurs maisons à la bougie ou à l'aide de branchements à haut risque et ramènent l'eau de loin dans des jerricans ou dans des camions-citernes loués. Les démarches auprès de Sonelgaz avaient abouti à une installation partielle de l'électricité, mais l'entreprise avait abandonné le chantier en 2014. Un autre appel d'offres avait été lancé et un nouvel entrepreneur désigné. Par malchance, le gel du projet faute de moyens financiers avait bloqué une nouvelle fois la situation. Pour le gaz, les habitants ont dû mettre la main à la poche et payer 4,3 millions chacun. Les travaux n'ont toujours pas repris. Certes, leur dernière démarche auprès de Sonelgaz s'est soldée par la promesse d'une reprise prochaine, mais quand ? Quant au réseau d'assainissement, il est encore au stade de l'étude. Ces 70 familles, qui ont préféré se prendre en charge pour la question du logement en achetant le terrain privé, étaient loin de penser qu'elles seraient entièrement abandonnées par les pouvoirs publics. La cité Foes sans réseau d'assainissement Les habitants des 57 logements du nouveau quartier Foes, dans la banlieue sud du chef-lieu de wilaya, se plaignent des conditions difficiles dans lesquelles ils vivent depuis 3 ans, date de l'attribution des logements, livrés sans réseau d'assainissement. C'est dire que durant toute cette période, les eaux usées étaient rejetées en pleine nature, avec tous les dangers de pollution et de maladies que cela suppose. Un représentant des habitants a expliqué qu'«une enveloppe de 1,5 milliard a été dégagée comme avenant à l'aboutissement du projet après son abandon par l'entreprise désignée en premier, mais des lenteurs bureaucratiques empêchent son exécution». Les requêtes et les déplacements des habitants au niveau des différents services administratifs concernés n'ont pas encore permis de relancer les travaux et leur finalisation. En fait, le quartier Foes dans son ensemble pose un problème d'urbanisme. Des constructions individuelles et collectives ont poussé comme des champignons. Certaines ont été érigées au mépris des normes d'urbanisme sur le lit d'un oued. Des permis de construire, quand il y en a, auraient été accordés en catimini.