Les meutes de chiens errants pullulent dans les villes et villages de la wilaya de Bouira. Les attaques et les morsures sur les humains deviennent fréquentes. Les enfants et les personnes âgées sans défense sont les plus exposés aux attaques de ces bêtes. Les chiffres recueillis auprès de la direction de la santé et de la population de la wilaya, dénombrant les cas de morsures de chiens sur des humains, font froid dans le dos. Pour l'année 2017, leur nombre avait atteint les 2298 cas. A noter que le traitement de chaque personne mordue coûte dans les 8000 DA. Pour la période allant du 1er janvier au 30 avril 2018, pas moins de 752 morsures ont été enregistrées. Récemment, une famille a été attaquée par un chien à l'entrée de l'immeuble où elle réside, au chef-lieu de la wilaya. «L'animal s'était caché sous la cage d'escalier. Dès qu'il nous a aperçus, il a sursauté et foncé sur nous. Heureusement qu'il n'a mordu aucun membre de ma famille, mais mon fils, qui n'a même pas 12 ans, est toujours sous le choc. Il ne peut pas se déplacer d'une chambre à une autre», déplore la mère de famille. D'autres cas sont signalés un peu partout aussi. «Je sors tôt de chez moi pour rejoindre mon lieu de travail. Chaque matin, je croise sur mon chemin des troupes de chiens qui essaient parfois de m'attaquer. Ces bêtes m'obligent à chaque fois à changer de route pour arriver à l'arrêt des bus», dira un résident de la commune de Chorfa, à l'est de Bouira. Dans la municipalité de M'Chedallah, toujours à l'est de la wilaya, plusieurs attaques ont été recensées en 2017. Un écolier avait frôlé la mort suite à plusieurs morsures de chiens. Quant aux cas de rage canine enregistrés, leur nombre n'est pas important. Seuls 5 cas ont été signalés en 2017. «Les personnes victimes de morsures de chiens ne se rapprochent pas des services vétérinaires pour les déclarer. Par contre nous avons recensé des cas de rage chez des bovins ayant été mordus par des chiens enragés», explique Nora Oulebsir, inspectrice vétérinaire à la direction des services agricoles de Bouira. Notre interlocutrice ajoute que les canidés sont aussi porteurs de plusieurs graves maladies qui peuvent affecter l'homme. «L'une de ces maladies est la leishmaniose canine. Elle est transmise à l'homme via un moustique dénommé le phlébotome. L'infection cause d'énormes dégâts sur le corps des personnes atteintes». Les mesures prises par les collectivités locales pour lutter contre la prolifération des meutes de chiens errants, notamment via des campagnes d'abattage avec des armes à feu, n'ont pas donné de bons résultats. Les canidés en grand nombre finiront par resurgir et semer à nouveau la panique. Par ailleurs, le projet d'une fourrière canine à Bouira est tombé à l'eau.