Un malheureux incident est venu troubler, une fois encore, la quiétude des habitants de la cité Sarkina, située à quelques encablures de la cité Ziadia. Une fillette de six ans a échappé, la semaine dernière, à une tentative de viol alors qu'elle jouait avec ses petites voisines sur le pallier de l'un des immeubles. Selon des témoins oculaires, un homme âgé d'une trentaine d'années, complètement bourré de psychotropes, a fait irruption, aux environs de 17h, dans l'immeuble en question, jetant son dévolu sur la fillette. L'agresseur voulait carrément déshabiller la pauvre petite, qui ne devra son salut qu'à l'intervention d'un voisin. En effet, ce dernier a été alerté par les cris désespérés de la mère, accourue auprès de sa fille, laquelle n'échappera pas non plus aux coups de ce délinquant, qui prendra aussitôt la fuite. « Nous ne savons plus à qui se plaindre face à ces meutes de drogués qui écument la cité, menaçant l'intégrité physique des habitants dans une cité exposée à tous les fléaux, surtout que certains jeunes désœuvrés n'ont plus rien à perdre », dira un vieil homme, déplorant que la cité Sarkina, qui compte un nombre important d'habitants, soit pénalisée par ce genre de situations, mais aussi marginalisée en matière d'infrastructures sociales. « La consommation de drogue par les jeunes prend des proportions alarmantes, et la cité connaît toujours des agressions et des règlements de compte entre bandes rivales en l'absence d'une sûreté de proximité dont nous avons souvent réclamé la présence », avance un père de famille. Ce dernier rappelle que la tentative d'agression sexuelle sur la petite fille ne sera sûrement pas la dernière. A présent, toutes les familles commencent à craindre pour leur vie et celle de leurs enfants, surtout la nuit, à l'intérieur même des blocs. Plusieurs femmes ont été délestées de leurs téléphones portables ou de leurs sacs à main, tôt le matin ou tard le soir, notamment dans certains endroits devenus de véritables coupe-gorge. Les habitants parlent même de territoires déclarés chasse gardée, où des bandes opèrent de jour comme de nuit en toute impunité. Les délinquants suivent toujours le même plan et choisissent leurs proies dans des endroits bien étudiés avant de passer à l'acte sous la menace d'arme blanche. Il est vrai que la cité, située non loin d'un bidonville qui cumule les maux sociaux, demeure exposée à tous les dérapages.