Une jeune fille, âgée de 20 ans, venue de nulle part, erre depuis bientôt 2 ans dans une cité-dortoir, en l'occurrence Ziadia. Livrée à elle-même, elle est l'objet de toutes les convoitises bestiales, d'autant qu'elle est sourde-muette, handicap-aubaine pour ses prédateurs, qui lui auront fait subir les pires ignominies qu'un être humain puisse endurer. Elle ne pourra rien expliquer. Elle émettra des sons, pathétiques. Elle griffonnera, quand même, son prénom et sa date de naissance sur un bout de papier : Nabila 1988. La semaine passée, les mauvais garçons et les drogués de tout bord, d'un commun accord, décideront de la lapider, suite à son refus d'accéder à leurs abjects desseins. Poussant des cris à réveiller les morts, elle s'engouffre dans un immeuble, toujours poursuivie par la horde en rut. Et c'est là où le défaitisme le plus noir étreint le cœur de quelques-uns. Elle frappera, au hasard à une porte, et un homme la repoussera, la traitant de chienne. Que faire alors ? Une femme, au rez-de-chaussée, affrontera le danger, et prendra sur elle d'arracher la malheureuse des griffes de ses bourreaux. La réaction de ces derniers ne se fera pas attendre : en guise de représailles, ils mettront le feu à un arbre. Soit, on appellera les pompiers, qui ne viendront pas, se contentant de donner le numéro de la police. Cette dernière ne se déplacera pas non plus. Et les frontières de l'ignoble seront franchies, dans la nuit de mercredi dernier, à 2h, quand la jeune handicapée, poussant de véritables râles d'animal sauvage, sera entraînée de force par ces mêmes garçons, qui lui feront subir un viol collectif, sous les fenêtres mêmes de ces habitants terrés dans leurs tanières de la honte. Non seulement ils laisseront faire, mais peut-être, jouiront-ils également, par procuration…