La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a défendu hier, à l'ouverture de la réunion du bureau de la wilaya d'Alger du PT, son projet relatif à la mise en place d'une Assemblée constituante, l'unique alternative et la seule issue, d'après elle, positive, démocratique, pacifique et incontestable pour que le peuple prenne son destin en main et impose son ordre. La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, respecte les initiatives émanant de différents partis politiques, parce qu'il est, selon elle, du rôle de ces entités de faire ce genre de propositions. Seulement, pour la leader du PT, un constat s'impose par rapport à ces démarches et il est malheureusement peu reluisant. Elle estime que la multiplication des initiatives tue l'initiative. «Nous avons l'impression d'être dans une foire annuelle. Mieux, cela ressemble à une vente aux enchères publiques, mais en l'absence d'acheteurs et d'acquéreurs. A mon sens, cette situation n'est nullement faite pour clarifier la situation, mais pour la rendre encore plus floue», tranche Mme Hanoune qui pense que le concept de «consensus» est en lui-même un piège. Comment une formation politique de droite peut épouser les idées d'un parti de gauche ? Un parti qui milite pour le maintien du statu quo peut-il adhérer à une initiative qui prône le changement même s'il est biaisé ? s'interroge Mme Hanoune. Aussi a-t-elle informé que le MSP, dirigé par Abderrezak Makri, a adressé une invitation à son parti pour discuter de son initiative portant sur le consensus national en vue d'aller vers une transition politique, mais le PT, qui ne partage pas la vision du MSP, notamment sur la question de la transition, a prétexté la réunion du bureau politique pour décider de la réponse à donner au parti de feu Mahfoud Nahnah. Une manière polie de dire «non» dès lors que le bureau du PT ne se réunira qu'en septembre prochain et d'ici là, la donne peut changer. Louisa Hanoune a par contre défendu hier, à l'ouverture de la réunion du bureau de la wilaya d'Alger du PT, son projet relatif à la mise en place d'une Assemblée constituante, l'unique alternative et la seule issue, d'après elle, positive, démocratique, pacifique et incontestable pour que le peuple prenne son destin en main et impose son ordre. «Notre projet est louable, car il n'a pas besoin de tuteur. La convocation d'une Assemblée constituante n'a rien à voir avec la période de transition qui, elle, a besoin d'être parrainée, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur. Pour une Assemblée constituante, son seul et grand parrain demeure le peuple et nous respectons la volonté du peuple», plaide Mme Hanoune, persuadée de la nécessité d'aller vers une refonte des institutions, ce qui implique la refonte totale de la Constituante. Seule issue : L'assemblée constituante La lettre détaillée du projet d'instauration d'une Assemblée constituante n'est pas soumise ni conditionnée, explique la première dame du PT, par l'approbation des directions des autres partis, contrairement aux autres initiatives prises par les responsables des autres formations politiques et qui s'adressent justement aux directions d'autres partis, aux syndicats, aux associations et mêmes aux personnalités nationales. «Notre projet est une réussite. Nous avons expliqué aux citoyens avec des arguments politiques le bien-fondé de notre action. Nous avons mené une campagne politique populaire dans le but de sortir le pays de l'impasse et nous n'avons enregistré aucun rejet. Notre lettre se termine par neuf points que l'Assemblée constituante doit prendre en charge pour acter le début du changement», rappelle la conférencière. Mme Hanoune fait confiance au peuple qui devrait dégager l'orientation politique, sociale, économique et consensuelle. «Notre action transcende et dépasse le clivage des partis du pouvoir et de l'opposition, d'autant plus que les élections non jamais été libres et transparentes», note la secrétaire générale du PT, qui trouve tout à fait normal que les partis au pouvoir refusent toute initiative qui remette en cause leur hégémonie et le système qui le leur garantit. «Nos positions sont claires sur l'ensemble des sujets qui sont en discussion en ce moment. Mais nous avons des priorités», lance Mme Hanoune qui avertit quant à la répression qui s'abat sur les blogueurs, sur l'activité syndicale, le droit de grève. La conjoncture actuelle est difficile. Le PT appelle le pouvoir à jouer la carte de l'apaisement et non le retour au totalitarisme. La patronne du PT a en outre dénoncé vivement le retour à l'obscurantisme. «L'attaque contre les activités culturelles est une dérive grave qui nous rappelle les années 1990/1991. Nous regrettons la mise au point tardive du ministère de la Culture. Et nous pensons que, normalement, c'est à l'Etat d'intervenir pour mettre le holà à ces dépassements par des mesures fermes tout en prenant en charge les préoccupations de la population», affirme Mme Hanoune.