La secrétaire générale du PT «Trop d'initiatives politiques tuent les initiatives. L'été est devenu une foire pour les initiatives. L'image rappelle étrangement la vente aux enchères dont le vendeur est absent», ironise la patronne du PT. La secrétaire générale du Parti des travailleurs Louisa Hanoune a sévèrement critiqué, hier, l'initiative du président du MSP Abderezzak Makri. Usant d'allégories, la première responsable du PT a indiqué que le Parti des travailleurs et ses militants ne s'attendent pas à un changement du système de l'intérieur comme le pensent certains. «Le Parti des travailleurs ne pense pas non plus que le changement se fera sans le peuple», a estimé Hanoune en défendant l'initiative du PT portant mise en place d'une Assemblée constituante. Et de poursuivre «au PT nous sommes entièrement convaincus que le peuple est capable de discernement. Mieux encore, nous sommes convaincus du fait qu'il n'y a que le peuple qui puisse dégager des solutions consensuelles pour la crise que traverse le pays», dira-t-elle, avant de ridiculiser l'initiative de Makri. «Trop d'initiatives tuent les initiatives. Nous assistons chaque été à une foire d'initiatives. Ce scénario rappelle étrangement la vente aux enchères dont le vendeur est absent», ironise la chef du PT. Pour Louisa Hanoune, il est tout à fait normal que l'initiative de Makri essuie un échec auprès des formations au pouvoir et celle de l'opposition. «Les partis au pouvoir n'accepteront jamais de perdre celui qui garantit leur hégémonie», affirme-t-elle. Le Parti des travailleurs a reçu une invitation de la part de Makri, a fait savoir Louisa Hanoune. «La réponse du parti sera tranchée par les membres du bureau politique national lors de la réunion devant se tenir au milieu de ce mois ou vers sa fin.» S'attardant ensuite sur son initiative, Hanoune a fait savoir que la lettre que son parti va envoyer au président de la République afin d'appeler les Algériens à élire une Assemblée constituante ne sera pas soumise à l'approbation des partis politiques pas plus que des appareils du pouvoir. «La mise en place d'une Assemblée constituante est la seule issue et la véritable solution pour la panne dont souffre l'Algérie», argue Hanoune, faisant remarquer que son initiative sera proposée toutefois à un débat national. «Le peuple algérien n'a jamais eu droit depuis l'indépendance à exprimer ses points de vue», estime en outre la patronne du PT, indiquant que le refus des politiques engagées jusque-là par le peuple a pour raison la non-implication de ce dernier dans le débat. La mise en place d'une Assemblée constituante n'aura pas uniquement des avantages sur le front interne, mais aussi sur le front externe, fera observer la pasionaria du PT. «Quand les décisions émanent du peuple, ce dernier sera au premier rang pour défendre sa patrie contre l'impérialisme», estime-t-elle. Donnant en outre le contenu de la lettre qui sera adressée au président de la République, la conférencière a souligné qu'elle s'articule autour de neuf messages ou axes. Le dossier de la cocaïne sera en tête, a indiqué Hanoune. Ce dossier a démasqué, pour la patronne du PT, la mafia évoluant à l'intérieur des institutions. Le second axe est celui de la criminalisation de la remise en cause des droits des syndicats et les libertés individuelles et collectives. Les dossiers de l'amélioration du pouvoir d'achat et de l'emploi en feront aussi partie. S'arrêtant par ailleurs pour commenter les faits marquants de cet été, Louisa Hanoune a déploré que les problèmes inhérents aux pénuries d'eau, à la flambée des prix et l'absence des médicaments ont fait aussi parler d'eux et exaspérer le front social. Cet état de fait n'est pas le fruit du hasard pour Hanoune. Il est le résultat de laxisme des pouvoirs publics et l'absence de la culture d'anticipation auprès des responsables à tous les niveaux. Abordant enfin la montée de ce qu'elle a appelé l'obscurantisme dans certaines wilayas contre la tenue des manifestations culturelles, Hanoune a dit que c'est la conséquence du malaise que vit la société. Cette situation a été déjà vécue en Algérie au début et à la fin des années 1980. La réaction du ministre de la Culture a été tardive pour Hanoune. L'Etat aurait dû agir dès le début, afin d'éviter l'effet boule de neige. Est-ce que par la réaction rapide Louisa Hanoune entend la répression et l'utilisation de la force, la patronne du PT s'est rattrapée en disant non. «Je voulais plutôt dire la satisfaction en amont des revendications.» Louisa Hanoune a conclu son intervention tenue pour rappel au siège de son parti à l'occasion de la réunion du bureau politique pour poursuivre le programme de ramassage des signatures pour l'initiative de son parti par le fait de tirer la sonnette d'alarme quant au comportement inquiétant du président américain Donald Trump et la situation critique en Palestine.