Les souscripteurs se posent des questions sur les raisons qui ont généré un tel retard, alors que les postulants se sont acquittés du premier versement exigé en temps opportun. Le chantier des 548 logements LSP (Logement social participatif) à Ouled Fayet est à l'arrêt. Ce qui agace davantage les postulants, qui ne savent plus à quelle porte frapper. Quelques acquéreurs qui se sont adressés récemment à la direction générale de l'OPGI (Office de promotion et de gestion immobilière) d'Hussein Dey, maître de l'ouvrage du projet, ne semblent pas rassurés par les explications données par des responsables. Surtout que les ouvriers de l'entreprise chinoise réalisatrice ont plié bagage. Ces acquéreurs, qui ont pris attache avec El Watan, ont fait état d'une situation ubuesque qu'ils vivent depuis plusieurs années. Mais paradoxalement, témoignent-ils, cette situation «ne dérange pas les responsables au niveau de l'OPGI, qui continuent à faire des promesses, sans que les choses évoluent sur le terrain». Bien au contraire, le chantier est à l'arrêt pour des raisons «qui restent opaques», alors que la fiche technique du site annonce une livraison pour le mois de mai 2018. Le comble, s'indignent les concernés, c'est que «les responsables au niveau de l'OPGI parlent de respect des délais réglementaires». Les souscripteurs se posent de ce fait des questions sur les raisons qui ont généré un tel retard, alors que les postulants disent s'être acquittées du premier versement exigé (840 000 DA) en temps opportun. Les souscripteurs, qui n'en sont plus à leur première doléance, comptent investir la voie publique dès les prochaines semaines si la situation n'évolue pas. Interrogé sur l'état d'exécution des 42 248 logements LSP inscrits dans la wilaya d'Alger, le directeur de l'habitat, Smaïl Loumi, qui avait signalé en février 2018 que 22 342 logements ont été achevés, alors que 19 906 unités restaient à réaliser, dont 17 605 sont en cours de réalisation et 2 301 non encore lancés. A ces chiffres «les autorités gagneraient peut-être à inclure la catégorie des projets qui sont à l'arrêt, comme celui des 548 LSP d'Ouled Fayet, pour une meilleure lecture de la situation», ironisent les souscripteurs. Il faut savoir que le programme global pour la wilaya d'Alger, réparti sur 203 projets, a été confié à 52 promoteurs (publics et privés). Lors d'une visite qu'il a effectuée le 31 janvier 2015 sur les chantiers LSP, le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, a indiqué que «la wilaya d'Alger a mis en place un groupe de travail pour le suivi de l'avancement des travaux des projets de logements en cours de réalisation pour les remettre aux souscripteurs qui attendent depuis une dizaine d'années». Après plus de trois ans, les choses n'ont pas évolué, au grand dam des souscripteurs qui, las de ne rien voir venir, projettent d'investir la rue si les autorités compétentes n'interviennent pas. La balle est manifestement dans le camp des responsables, tenus d'apporter une explication convaincante aux souscripteurs, de plus de plus gagnés par le scepticisme. A rappeler que dans une récente déclaration, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar, avait avoué que les travaux de réalisation de plus de 16 000 logements promotionnels aidés et participatifs accusaient un retard dans 46 wilayas, ajoutant que le secteur «s'employait à régler les problèmes enregistrés en vue de relancer les projets accusant un retard». Mais décidément, à ce rythme, c'est plutôt le nombre de chantiers à l'arrêt qui passe à la hausse.