Le coup d'envoi de la 16e édition du Festival de la chanson amazighe, qui est organisé chaque année à cette période par le comité culturel de la commune de Béjaïa (ex-Comité des fêtes de la ville) depuis le milieu des années 2000, a été donné hier, au stade scolaire Benalouache de Béjaïa, sis au centre-ville. Le festival se déroulera du 11 au 15 août 2018, présentant à l'affiche trois chanteurs connus, au grand bonheur des spectateurs. Il s'agit de Takfarinas, qui a été présenté en ouverture, hier, de Mourad Guerbas, et enfin de Mohammed Allaoua. Mis sur pied avec la participation de l'APC de Béjaïa, de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), en partenariat avec l'Office national des droits d'auteur et droits voisins (ONDA), l'édition de cette année se veut un hommage aux chanteurs Boudjema Agraw et feu Abdelkader Bouhi. L'objectif assigné à cet événement est la promotion de la culture et de la chanson amazighe. Placée sous le slogan «La scène de la nouvelle génération», une pléiade d'artistes issus pour la majorité de l'émission Alhane wa chabab se produiront le long de ces soirées du festival. Le programme concocté met sur scène un bouquet d'artistes de renom, dont Takfarinas, qui a ouvert le festival, hier, au stade scolaire de Béjaïa. Les deux journées suivantes, à savoir les 12 et 13 août, seront consacrées à la nouvelle génération de chanteurs, dont ceux qui ont brillé dans des concours comme Alhan wa chabab et dans bien d'autres événements. On peut citer, par exemple, Terki Ghilès, Mohamed Benchikh, Ouali Arezki, ainsi que des voix féminines dans le style targui, pour parler de Djamila Mansouri, ainsi que dans les styles chaâbi et chaoui. La quatrième journée sera marquée par la production de Mourad Guerbas, une icône de la chanson rythmée. La clôture de ce festival aura lieu le 15 août, avec Mohammed Allaoua, Yacine Zouaoui et Zahir Abdjaoui. Avant sa reprise, la mairie de Béjaïa a décidé de reporter ce rendez-vous culturel à une date ultérieure. La raison avancée est liée à la saleté de la ville, qui doit être nettoyée en consacrant les 40 millions de dinars, le budget alloué au Festival de la chanson amazighe, à la voirie communale. Il faut souligner qu'après la fermeture du CET de Sidi Boudrahem par la ministre de l'Environnement et la décharge publique de Boulimat, l'évacuation des ordures ménagères est devenue problématique, un vrai casse-tête pour les élus de l'APC de Béjaïa. Comme si cela ne suffisait pas, le projet de création d'un Epic chargé du ramassage des ordures a été bloqué. Alors, pour le maire, la suspension du festival est également un moyen pour faire pression sur les autorités centrales dans le but de débloquer le projet de l'Epic. Mais pour beaucoup d'observateurs de la scène culturelle locale, cet argument ne tient pas la route, soupçonnant un désaccord au sein de l'exécutif communal, notamment au sein du comité culturel autour du choix du promoteur qui bénéficiera de la prise en charge de l'organisation de ce festival. La polémique a enflé au point que d'autres animateurs de la scène culturelle ont dénoncé une décision politique et idéologique. Quoi qu'il en soit, le Festival de la chanson amazighe est de retour, au grand bonheur des férus et défenseurs de la culture et de la chanson amazighes.