Les appréhensions des habitants se sont avérées finalement fondées : la lutte menée contre l'occupation illégale des trottoirs du centre-ville n'est en fin de compte qu'une action conjoncturelle. « Les membres de la commission de la daïra nous avaient pourtant promis qu'elle sera étalée dans le temps et l'espace et qu'elle se poursuivra jusqu'à l'éradication totale de cette grande plaie qui ternit l'image de cette agglomération urbaine », se plaignent-ils.L'opération avait pourtant connu un début encourageant qui s'est traduit par la « libération » des trottoirs qui étaient squattés par des commerçants et des vendeurs à la sauvette. Mais, après une « accalmie » relative due vraisemblablement au relâchement ou à la baisse de vigilance des services en charge de l'opération, la rue commence à retrouver son ancien décor noirci où les commerces anarchiques pullulent dans l'indifférence générale. « Mais où allons-nous ? Nous sommes tous des chômeurs et les autorités n'ont rien fait pour nous aménager des espaces publics en vue de subvenir à nos besoins », déclarent des jeunes désœuvrés. Il y a lieu de signaler que, depuis les deux dernières décennies, la voie publique a été transformée en véritable souk où affluaient quotidiennement des vendeurs venant de tous les coins de la wilaya et même des régions limitrophes de Relizane et d'Ain Defla. Certains en ont fait carrément un espace conquis que nul n'oserait remettre en cause, y compris les autorités en place qui laissaient faire sans se soucier des dégâts que cela cause à l'environnement, à la circulation et à l'image de ce grand centre urbain.