Depuis quelques jours, une lutte sans merci est menée contre l'occupation illégale des trottoirs du chef-lieu de wilaya par des commerçants et vendeurs à la sauvette. L'opération s'est déjà soldée par la « libération » de trois grands boulevards qui retrouvent ainsi leur vocation première à la grande satisfaction des piétons. Ces derniers peuvent désormais y circuler normalement sans être obligés de faire le slalom ou de déborder sur la chaussée avec tous les risques. On croit savoir que l'action, qui se veut permanente et non conjoncturelle, a été ordonnée par le nouveau wali qui n'a guère apprécié l'état des lieux dès son installation. Une commission, composée de représentants de l'APC, de la daïra, du commerce et des services de sécurité, a été mise en place pour suivre le déroulement de l'opération et prendre toutes les mesures qui s'imposent en cas d'entraves ou d'empêchement quelconque. A titre exceptionnel, seuls les cafetiers ont été autorisés à installer leur terrasse à partir de 17 h, c'est-à-dire après la fermeture des bureaux et autres services de l'administration et des organismes publics. Il faut dire que, depuis des décennies, la voie publique était transformée en véritable souk où affluaient quotidiennement des vendeurs venant de tous les coins de la wilaya et même des régions limitrophes de Relizane et d'Aïn Defla. Certains en ont fait carrément un espace conquis que nul n'oserait remettre en cause, y compris les autorités en place qui laissaient faire sans se soucier des dégâts que cela causait à l'environnement et au fonctionnement même de ce grand centre urbain. Mais il n'est jamais trop tard pour bien faire, dit l'adage, c'est ce que semble avoir compris les responsables actuels qui ne font d'ailleurs qu'appliquer la loi en la matière. L'opération a été tout de même favorablement accueillie par les citoyens qui espèrent qu'elle ne s'arrêtera pas en si bon chemin afin de redonner au centre-ville son image et sa place d'antan. Un vice-président de l'APC nous a fait savoir qu'elle va effectivement se poursuivre pour éradiquer totalement ce phénomène qui a beaucoup nui au paysage urbain et à l'urbanisme de cette importante agglomération censée être la vitrine et la capitale d'un grand carrefour régional. L'autre point noir est sans conteste l'absence d'espaces verts et le manque d'entretien des rares lieux publics encore existants. Là aussi, une action d'envergure est envisagée pour redonner au centre de Chlef et ses quartiers périphériques leur réputation.