Ils étaient des centaines à accompagner Aâmi Mouloud à sa dernière demeure, hier, au cimetière d'El-Kettar. Et comment ne pas assister à ce moment d'adieu pour celui dont le nom a toujours été associé au Doyen des clubs algériens. C'était la moindre des choses pour rendre un dernier hommage à celui qui était l'un des dirigeants les plus dévoués au Mouloudia. Né sept ans avant la création du MCA, en 1914 à Soustara, le défunt Mouloud Djazouli a énormément servi le vieux club algérois dès qu'il a ouvert les yeux. À douze ans seulement, il a commencé à s'impliquer dans les affaires du club et ce, jusqu'en 1974. Jouissant d'une grande compétence en matière de règlement, il a constitué avec le duo Ahmed Djaoud et Braham Derriche, un trio terrible. C'est le genre de dirigeants qui fait défaut dans le football national de cette époque. N'ayant pas atteint un âge qui le permet, Djazouli a dû recourir à la fraude pour falsifier sa date de naissance afin de pouvoir occuper à titre officiel le poste de secrétaire général. Il a même forcé les dirigeants du football colonial au respect et à l'admiration. Durant toute sa carrière d'administratif, Aâmi Mouloud traitait tous les dossiers d'une manière remarquable, malgré son jeune âge. Il savait tout sur ce qui a trait au côté administratif et aux règlements régissant le football. Beaucoup de dirigeants de l'époque demandaient à Mouloud Djazouli comment procéder à l'élaboration et à la finalisation de documents propres aux projets de création de clubs musulmans avant l'Indépendance. De par son nationalisme, l'homme n'avait jamais refusé de venir en aide à ses compatriotes. D'ailleurs, le travail colossal qu'il accomplissait n'est pas passé inaperçu puisqu'il a été désigné d'une manière unanime porte-parole à des assemblés générales de ligues et de fédérations. L'histoire retiendra qu'en 1940, le président de la ligue d'Alger Rivet l'a sollicité pour organiser sa structure. Djazouli a, par la suite, refusé le poste de secrétaire général de ligue en préférant se consacrer exclusivement au travail qu'il effectuait au Mouloudia. Ce qu'il y a lieu de retenir, c'est que Djazouli était une véritable encyclopédie dans le domaine du football. Il a laissé une œuvre historique Mouloud Djazouli, le doyen conte le Mouloudia de l'époque coloniale. Il a aussi publié plusieurs articles dans la presse algérienne, notamment dans Liberté, où il a parlé de son club de toujours, surtout lors des moments difficiles. Repose en paix Aâmi Mouloud, vous resterez toujours dans les cœurs des vrais Mouloudéens. MALIK A.