Faut pas rire avec ça. Mais il faut aussi savoir prendre des distances avec la planète, comme un extraterrestre extrasolaire qui regarde les humains en se demandant pourquoi ils font autant de guerres. C'est grave mais peut-être que ce délire, vrai ou faussement consensuel sur Ghaza, abcès de fixation du monde arabe qui a toujours préféré manifester pour les autres que pour ses propres problèmes, lui-même géré par des dirigeants autoritaires qui discourent plus facilement sur la problématique amazonienne ou aborigène que leurs propres déficits de liberté et de civilisation, ne cache que l'impossibilité de créer son propre pays. Donnons des chiffres sans âme, comme sait si bien le faire Ahmed Ouyahia ; 1000 morts-martyrs à Ghaza ne sont finalement en numéraire pas plus nombreux que les 1000 morts des inondations d'Alger, morts en un seul jour d'intempéries et qui n'ont d'ailleurs fait l'objet d'aucune marche ou meeting du FLN, du Hamas local ou du RND nationaliste. Mais c'est vrai, ne confondons pas la cruauté de la nature avec celle des hommes. Les Israéliens qui massacrent les Palestiniens avec l'impunité d'un rapport de forces planétaire conjoncturel sont des Juifs armés qui tuent des Arabes désarmés, les premiers ayant formé un pays monoethnique créé par l'ONU, les seconds tentant encore de faire un pays pluriel déjà validé par l'ONU. A partir de là, il y a de quoi devenir antisémite, mettre tous les Juifs dans le même sac casher et détester à vie Enrico Macias l'Algérien qui, le premier jour de cette énième agression israélienne, est allé courir devant l'ambassade à Paris manifester sans condition pour le sionisme. Par culpabilité, la même qui a poussé cheb Khaled qui, de Paris, a promis d'aller à Ghaza en portant les armes. Mais Khaled est beaucoup plus sympathique que Enrico et d'autant plus recevable que sa musique, vue d'ici ou d'ailleurs, est autrement meilleure. Bien sûr, Khaled n'ira jamais à Ghaza et Enrico n'ira plus à Alger. Et alors ?