La première expérience de récupération des peaux de mouton a été un succès, de l'avis du responsable du centre d'enfouissement technique (CET) de Hassi Bounif (Oran). Plus de 2400 tonnes de peaux de mouton ont été ramassées et récupérées par le CET grâce au concours des différentes APC de la wilaya, qui ont mobilisé tous les moyens pour garantir la réussite de cette initiative. Celle-ci vient conformément aux directives du ministère de l'Industrie et des Mines et permet de relancer le secteur du cuir. Les professionnels activant dans le domaine de la tannerie ont suggéré la création de sites appropriés pour réorganiser l'opération de dépôt, et surtout de collecte, de ces peaux de mouton, un apport considérable pour booster cette industrie et créer également de l'emploi. Celle-ci constitue une matière première assez considérable si l'on tient compte que quelque 60 milliards de centimes de peaux de mouton sont jetés annuellement, ce qui a contraint le gouvernement à lancer cette campagne de récupération à travers tout le territoire national. A Tiaret, sur les milliers de bêtes sacrifiées pour le rituel de l'Aïd El Adha, «peu de citoyens ont répondu à l'appel des autorités communales et des responsables de ‘‘Tiaret-Nadhafa'' pour déposer les peaux afin d'être acheminées vers le dépôt affecté à cette opération», a déclaré, hier, Ahmed Hamzaoui. Sur le même registre, le chef de parc de l'APC de Tiaret contacté par la radio a fait savoir qu'il n'a été récolté que 160 quintaux de peaux de mouton en dépit des moyens colossaux mobilisés pour la circonstance. Mohamed Hachemi a fait néanmoins état de l'enlèvement de pas moins de 450 tonnes de déchets ménagers, soit un peu plus de 150 tonnes supplémentaires que d'habitude. Ahmed Hamzaoui, directeur de Tiaret-Nadhafa, déplore que certains quartiers, plus que d'autres, ne manifestent aucun acte de civisme pour aider, sinon atténuer, la tâche du personnel de nettoiement qui fait face au dépôt anarchique de déchets ménagers et, surtout, à n'importe quelle heure. Tiaret, région foncièrement agricole et qui recèle un important parc équin et, bien que disposant d'une maison de la laine à Sougueur, n'est pas pourvue de structures de récupération de peaux de bêtes, dont celles des moutons. Même l'unité des peaux a vu son activité externalisée et son centre affecté. Il y a quelques temps, un investisseur local qui voulait investir le créneau en amont d'une tannerie s'est vu refuser le dossier pour une cause que le chef de l'exécutif de l'époque lia à «la consommation de beaucoup d'eau». Plutôt une aberration, quand il s'agit de s'inscrire dans cette politique économique visant à renflouer les caisses à l'ère de l'austérité.