Une réunion de coordination présidée par le wali, tenue hier, a été consacrée, exclusivement, à l'environnement et à l'hygiène, ainsi qu'aux mesures à prendre pour contrer toute propagation des maladies infectieuses transmissibles. En prenant la parole, le wali d'Oran a déclaré que le dossier de l'environnement est primordial dans la gestion d'une cité, et que c'est à partir de ce dossier que tout se déclenche. «Si on ne lui donne pas une grande importance, ça se retournera contre nous», a-t-il affirmé, avant d'inviter les élus des différentes communes à ne pas se limiter à une gestion classique, mais à être dans l'initiative, l'innovation. Il a, par ailleurs, adressé des mises en garde aux élus des APC, sans les citer, qui s'adonnent à des guéguerres intestines, «en négligeant la question de l'environnement de leurs communes respectives». Pour revenir à l'ordre du jour, il a été motivé par l'apparition des cas de choléra dans certaines wilayas du centre. Certes, pour l'heure, cette épidémie n'a pas touché la wilaya d'Oran, mais comme l'a spécifié un cadre du service d'épidémiologie, ce n'est pas une raison pour baisser la garde. En somme, dès lors qu'un cas de choléra est enregistré à Alger, c'est comme s'il l'était aussi à Oran, étant entendu qu'avec les différents moyens de transport existants, il est difficile de contrôler le déplacement de tout un chacun. En prenant la parole, le directeur de la santé a rappelé que le dernier cas de choléra dans la wilaya d'Oran remonte à l'année 1991. «Ces jours-ci, on a donné instruction à tous les directeurs des établissements publics de soins de proximité, ainsi qu'aux responsables des différentes salles de soins, de transférer immédiatement des cas suspects vers les établissements pourvus de laboratoires à même de procéder à des prélèvements avant de les envoyer vers un laboratoire d'analyses de référence en vue d'un diagnostic». Il a aussi spécifié que parmi les premières mesures à prendre pour prévenir la propagation de cette épidémie, la direction de la santé a procédé à des aménagements de coins d'isolement à travers les différents hôpitaux d'Oran. Un total de 120 lits ont ainsi été dégagés, dont 60 au niveau du CHUO, 20 à l'hôpital pédiatrique de Canastel, 20 autres à l'hôpital d'El Mohgoun (Arzew) et enfin 10 lits à l'hôpital de Aïn El Turk. Un cadre du service d'épidémiologie s'est livré, quant à lui, à un long exposé pour mieux sensibiliser l'opinion publique, ainsi que les responsables locaux, sur les réflexes à adopter pour contrer cette épidémie. «La rupture ou l'absence de mesures l'hygiène exposent notre pays à un haut risque de recrudescence des maladies à transmission hydrique, notamment les dysenteries, la fièvre typhoïde et le choléra, surtout au cours de la période estivo-automnale». Aussi, compte tenu des cas d'épidémies de choléra qui viennent d'être déclarés, il préconise de renforcer davantage le programme de prévention et de lutte contre les maladies à transmission hydrique, notamment le choléra. S'entend par là : «le contrôle permanent de l'alimentation en eau potable (du château d'eau au robinet), le traitement et le contrôle régulier des puits et des sources, l'alimentation des populations qui n'ont pas accès à des sources d'eau potable par citerne préalablement javellisée, et enfin, le contrôle des piquages illicites.» Comme il y a lieu aussi de procéder à l'évacuation correcte des eaux usées, au ramassage et à la destruction des ordures ménagères, au renforcement du contrôle de l'hygiène alimentaire, et enfin au renforcement du programme de lutte contre les maladies diarrhéiques. Le responsable de la SEOR, présent lui aussi à cette assemblée, a tenu à rassurer que son service travaille d'arrache-pied pour garantir aux consommateurs une eau du robinet absolument potable et non polluée, que des contrôles se font avec minutie pour éloigner tout risque de pollution de l'eau qui parvient dans les différents foyers oranais. Enfin, suite à ses différents plaidoyers, le wali d'Oran a décidé de prendre, à chaud, certaines mesures, notamment le contrôle régulier des différents colporteurs d'eau douce, la fermeture sans délai des abattoirs clandestins, de même qu'il a instruit les différentes daïras pour qu'à la prochaine rentrée tous les sanitaires au niveau des établissements scolaires soient pourvus de savon liquide. Il a aussi promis d'effectuer des visites sur le terrain pour vérifier, de visu, si les points noirs ont bel et bien été éradiqués.