Les membres de l'association éco-culturelle Tazemmurt Igujilen de Yaskren organisent des actions visant à améliorer le cadre de vie des villageois. Le dynamisme des jeunes de Yaskren, dans la commune de Boudjima, à 20 km au nord-est de Tizi Ouzou, attire l'attention, notamment à travers les dernières activités organisées à l'occasion de la commémoration du 20 Août 1956. Saisissant l'occasion de ce rendez-vous avec l'histoire, les membres de l'association éco-culturelle Tazemmurt Igujilen ont réussi le pari, non seulement de nettoyer l'axe routier Ajarouidh- Ighzer Boussiakh, mais aussi, et c'est là l'essentiel, de ressusciter l'esprit de solidarité et d'entraide chez les villageois. Cette action a, en effet, enregistré l'adhésion des habitants, d'autant plus qu'il s'agit d'un travail qui s'inscrit dans une dynamique citoyenne visant l'amélioration du cadre de vie des villageois. «Rien n'est possible sans solidarité, sans partage et sans entraide. Nous avons aussi entamé une opération de collecte de tonneaux métalliques (fûts de mazout). Ils seront transformés en poubelles et placés progressivement sur les principaux axes routiers du douar Yaskren. Plus tard, le déploiement de ces poubelles sera élargi vers d'autres routes de la commune de Boudjima, particulièrement celle qui mène du chef-lieu vers Chréa», nous a précisé Samir Ghezlaoui, président de l'association, qui a mis sur pied, outre le volontariat, un riche programme d'activités. Une marche silencieuse a été organisée de l'école primaire jusqu'au monument érigé à la mémoire des martyrs de la Révolution, pour le dépôt d'une gerbe de fleurs, en présence du président de l'APC de Boudjima, Smaïl Boukheroub, et de plusieurs moudjahidine de la région. Les initiateurs de cette journée ont prévu également un déjeuner, où les présents ont eu droit à un véritable régal, avec des plats traditionnels préparés par les femmes du village. La journée était aussi l'occasion pour sensibiliser sur la protection de l'environnement. Ainsi, les organisateurs ont prévu une campagne d'information, notamment en direction des enfants du village. «Notre association vient à point nommé pour combler le vide associatif que connaît la région. Nous avons décidé de créer une dynamique dans le village afin de remettre sur orbite les actions de solidarité d'antan et d'organiser des activités culturelles en mesure de créer une animation au profit de la population», a ajouté Aziz Medjane, membre de l'association. «Il y a aussi plusieurs filles, dont des étudiantes, dans le bureau de l'association», a ajouté Cherif Ghezlaoui, qui estime que les femmes du village contribuent de manière efficace aux activités de l'association. En fin d'après-midi, Mohamed Zourouli, enseignant-chercheur à la faculté des sciences économiques de Béjaïa, a animé une conférence sur une thématique alliant l'histoire, la culture et l'écologie. «Durant la guerre de Libération nationale, la solidarité a servi la Révolution. D'ailleurs, lors du Congrès de la Soummam, la solidarité des citoyens de la région a permis la réussite de ce rendez-vous», a expliqué le même universitaire, qui a estimé également que l'économie solidaire en Kabylie place l'homme au centre des préoccupations. Il a aussi parlé du rôle des citoyens et de l'implication des universitaires dans la problématique du traitement des déchets.