Comme une urne préélectorale algérienne, Ghaza est fermée, personne ne peut y entrer ni en sortir. Résultat, Israël a massacré tout le monde à huis clos et va se retirer comme on se retire d'une femme violée, laissant les dégâts à l'intérieur de la victime. Après la trêve décidée unilatéralement par la puissance occupante, il va donc falloir résoudre un problème : comment réduire les prétentions israéliennes pour ne pas que son armée fasse la même chose la prochaine fois ? Comment la stopper efficacement et autrement que par des appels à la raison, des cris d'indignation ou des plaintes en 5 exemplaires sur le bureau de l'ONU ? Les Arabes ayant préféré acheter des lavabos en or plutôt que des avions de chasse pour bâtir une armée digne de ce nom, ils ne peuvent attaquer Israël de face, si tant est qu'ils en ont l'envie. Que reste-t-il puisque ni la raison, ni la force, ni le droit international ne peuvent empêcher Israël de revenir sur les lieux du crime et massacrer ce qui reste comme femmes et enfants ? Pas grand-chose, sauf attendre le prochain orage en renforçant sa toiture, ce qui n'est pas une attitude offensive mais défensive. Une idée donnée comme ça par un cordonnier du square Port Saïd, un bombardement de chaussures au-dessus d'Israël. Des milliers de chaussures jetées du ciel comme autant de signes de mépris, des baskets, des sandales, des claquettes, des espadrilles, des blighates, des qebqabs, des millions de chaussures qui pleuvent sur Israël, fabriquées par les pays arabes sur la base de quotas comme ceux du pétrole et estampillées par la Ligue arabe. Elément du front du refus, l'Algérie aurait bien sûr son quota, même si elle importe aussi les chaussures. Le million de logements ou d'emplois n'ayant pas été atteint en Algérie malgré les promesses présidentielles, construire un million de chaussures paraît plus à la portée de la formidable équipe dirigeante du pays.