Rouvert au public depuis près de deux mois après 25 ans de fermeture, ce musée a été construit durant les années 1930 pour présenter cette mosaïque qui en couvrait apparemment les murs et le parterre, note le directeur du musée et responsable du site archéologique de Timgad, Madjid Belkaresse, qui assure qu'à son ouverture, "le musée était considéré comme le plus grand du pays". Réaménagé, le musée compte 86 mosaïques de diverses tailles, dont 84 exposées dans les trois salles ouvertes aux visiteurs, tandis que deux autres mosaïques, dont celle du Nègre de Timgad, sont conservées, ajoute le même archéologue. "Les mosaïques du musée ont toute la singularité d'avoir un fond noir qui laisse penser à l'existence d'une école particulière dont l'influence s'était étendue vers Hippone et Bône (Annaba)", relève Belkaresse, qui indique que "les recherches continuent pour savoir si cette école était née à Timgad puis s'était diffusée, ou si c'est le contraire qui s'est produit". Le visiteur du musée de Timgad, construit entre 1930 et 1935, peut ainsi découvrir la rare mosaïque "des Monstres marins" de 4,25 mètres sur 2,5 mètres, réalisée avec des tesselles de pierre et de pâte de verre, note Belkaresse, qui précise que "cette technique était usitée, mais il est rare de trouver une mosaïque de ces tesselles avec de pareilles tailles". La mosaïque représente trois déesses portées par des monstres marins et servies par des enfants ailés. Elle est la seule mosaïque qui n'appartient pas au site de Timgad, car elle a été découverte à Lambèse en 1905, connue également pour ses vestiges romains, a souligné de son côté l'archéologue Thanina Kaci Ouali. Exposée à l'étranger, la mosaïque est considérée comme l'un des plus importantes au monde, souligne la même spécialiste, qui relève que la spécificité du musée de Timgad est d'être dédié aux mosaïques découvertes dans l'antique ville de Thamugadi, dont le nombre dépasse les 200. "La mosaïque des Déesses de la mer a la spécificité de donner au visiteur l'impression que la tête représentée sur la mosaïque l'observe", a-t-elle dit, ajoutant que cette technique rare est retrouvée dans la Mona Liza, du peintre italien Léonard de Vinci. Le musée de Timgad se distingue également par sa porte décorée avec un cadre sculpté surmonté d'une ancienne transcription apportée de la chapelle du patrice Grégoire au sud de la forteresse byzantine sur le même site de l'antique Timgad.