Il est des disciplines sportives qui ne jouissent pas des mêmes faveurs que celles accordées aux sports collectifs comme le football ou le handball. Des disciplines, bien qu'adoptées et pratiquées par un grand nombre de jeunes sportifs, aux qualités prouvées sur les scènes sportives nationales et même internationales, ne sont pas soutenues par les autorités de la ville. Parmi les nouvelles disciplines, lesquelles relèvent des sports de combat, à l'instar du judo et du karaté, citons le Jiu jitsu, qui a les faveurs de beaucoup d'athlètes. Nous en avons rencontré au sein de la salle couverte de la maison de jeunes, sise à la sortie ouest de la ville. Des dizaines de jeunes participent aux entraînements chaque soir à partir de 19 heures. Leur entraîneur n'est autre qu'Islam Taghribt, connu pour ses moissons de médailles et de diplômes. Ses débuts dans ce sport de combat ont commencé en 1989. Il a été sacré champion maghrébin en 2003 dans la discipline Kick boxing chinois. Son grade de ceinture noire lui permet de prendre en charge des jeunes pour les entraîner. D'ailleurs, certains d'entre eux sont montés sur les podiums des championnats nationaux. Abdelkader Hadjem, Hicham Boukhara, Riadh DJouani et Moussa Chabane en font partie. Tous se sont illustrés lors des joutes organisées dans les wilayas du pays. A titre d'exemple, Moussa Chabane s'est distingué en remportant plusieurs titres et médailles. Il a été demi-finaliste aux derniers championnats nationaux de kick boxing. A son actif, plusieurs participations, tant en grappling qu'en jiu jitsu, style brésilien, et ce, seulement en deux années de pratique. Islam, l'entraîneur nous explique que les autorités sportives tardent à agréer son association, dont beaucoup de sportifs, faute de licence et de prise en charge, participent aux championnats en portant les couleurs d'autres clubs du pays. Abdelkader Hadjem, lui, est champion national depuis les joutes organisées à Aïn Defla en 2016. En grappling, il s'est aussi adjugé la première place aussi bien à Souk Ahras, qu'à Annaba. Tous les sportifs que nous avons rencontrés se disent marginalisés. Ils ne disposent pas d'une salle propre à leur club, car celle qu'ils utilisent lors des entraînements appartient à la Maison de jeunes. «Parfois, nous dit l'un d'eux, nous cotisons pour pouvoir participer aux différents championnats. Sans subvention ni aide quelconque, le club appelé MMA survit à toutes les tempêtes sans couler. Pétris comme ils sont de qualités et mus par une volonté inébranlable, gageons que ces sportifs feront parler d'eux, pour peu que leur soient concédées des aides matérielles et morales. Car disons le tout de suite : la plupart de ces jeunes vivent un chômage endémique. Ils ne résistent que par de petits boulots qu'ils exercent de loin en loin.