La commémoration du centenaire de la naissance de l'artiste Slimane Azem (1918-2018) a pris fin le 1er septembre dernier à Agouni Gueghrane (Ouadhias) après plusieurs jours d'activités culturelles et artistiques. Cette semaine culturelle, portée par les élus des communes de la daïra des Ouadhias, a réuni plusieurs artistes, des intellectuels et des militants du mouvement associatif. Durant ces journées commémoratives, le nombreux public a donné une grande dimension aux activités pour rendre hommage au grand poète kabyle du 20e siècle. Un élu dira à la fin des activités : «Ce n'est pas en quelques jours qu'on peut cerner l'œuvre poétique, artistique et tout l'engagement de Dda Slimane. Evoquer le parcours de cet homme de dimension nationale et internationale demande plus de temps et surtout ce qu'il a légué aux générations actuelles et celles à venir doit être étudié et transmis.» Samedi dernier, lors de la dernière journée, l'auteur et militant Hend Sadi a présenté une conférence sur l'apport de Slimane Azem dans la création de l'Académie berbère aux côtés de Bessaoud Mohand Arab. Dans son exposé, Hend Sadi notera : «Ils sont rares les hommes qui aiment leur pays comme Slimane Azem. Il disait d'ailleurs dans l'une de ses chansons ‘Mon pays habite mon cœur et moi j'habite ailleurs'». Devant une assistance nombreuse, Sadi reviendra longuement sur l'historique de la revendication de la dimension amazighe de l'Algérie et des premiers militants amazighs, à l'image d'Ali Laïmeche et Saïd Boulifa. L'intervenant ajoutera : «L'idée de la création de l'académie berbère ( Agraw Imazighen) est née depuis la première réunion tenue le 14 juin 1966, en présence des militants Taous Amrouche, Mohand Arab Bessaoud, Abdelkader Rahmani, qui était le premier président de cette association du bureau en 1966, de Mohamed Amokrane Khelifati et bien d'autres au domicile de Taos Amrouche, à Paris. Slimane Azem avait soutenu cette organisation par des galas artistiques. C'était le tournant décisif et la naissance officielle de l'académie berbère. En outre, sa contribution financière à Agraw Imazighen était importante.» Un débat s'en est suivi avec l'assistance sur l'historique de la revendication amazighe et les hommes qui ont porté haut cette lutte identitaire. Durant la soirée de cette journée de clôture, en plus de la cérémonie de remise des prix aux lauréats des différents examens scolaires (bac, BEM et 5e) et une distribution de récompenses aux équipes de la finale du tournoi de football organisé à l'occasion, un gala artistique a été animé par de nombreux chanteurs locaux, avec en vedettes Farid Ferragui et Akli Yahiatene. Selon les organisateurs de ce centenaire de la naissance de Slimane Azem, des activités similaires sont prévues dans plusieurs localités de la région jusqu'au 28 janvier 2019. Slimane Azem est en effet décédé en exil (à Moissac, France) le 28 janvier 1983. Il avait 65 ans.