Depuis une dizaine d'années, Tizi Ouzou caracole en tête du classement national aux examens de fin d'année pour les trois cycles de l'enseignement. Après le BEM et l'examen de 5e, avec respectivement 77,71% et 98,7% de réussite, c'est au baccalauréat que les élèves de cette wilaya se sont illustrés brillamment durant la session 2018, en se plaçant en pôle position avec un taux de réussite de 69,18%. Se maintenir en haut du podium tout en améliorant la performance et le niveau des élèves, tels sont les objectifs que se sont fixés les responsables du secteur de l'éducation pour cette nouvelle année scolaire. Pour ce faire, il sera question de poursuivre le projet de qualité lancé par la direction de l'éducation durant l'année scolaire 2015-2016. Il consistait en «la mise en place de tous les moyens humains, matériels et pédagogiques nécessaires à l'émergence et à l'encouragement des compétences». Ce projet «pensé» localement semble avoir donné ses fruits puisque trois années après son entrée en application, le nombre d'élèves qui ont réalisé une moyenne de 18/20 aux examens de fin d'année a augmenté. Pour la session du baccalauréat 2018, 59 lycées sur 67 ont eu un taux de réussite de 88,05%, 8 élèves ont décroché plus de 18/20 et 69 élèves ont réussi avec une moyenne de 17/20. Sur le plan des préparatifs, la nouvelle saison scolaire s'annonce sous de bons auspices. «Toutes les mesures ont été prises pour assurer l'entame des cours dans de bonnes conditions», assure le directeur de l'éducation. Toutefois, des insuffisances risquent de resurgir, notamment en matière de transport scolaire qui représente un vrai casse-tête pour les élus en charge du dossier, auxquels incombe aussi la gestion des cantines, alors que le maigre budget communal est déjà lourdement grevé par d'autres dépenses. Selon le directeur de l'éducation, Laâlaoui Ahmed, qui s'exprimait sur les ondes de la radio de Tizi Ouzou, 12 établissements scolaires seront livrés cette année. Il s'agit de 2 lycées, 6 CEM et de 4 groupes scolaires. «Ces nouveaux établissements seront prêts pour la rentrée des classes prévue le 5 septembre», a-t-il précisé. Sur les 44 écoles primaires et groupes scolaires en cours de réalisation à travers la wilaya, 11 seront prêts pour cette rentrée, a-t-on promis. Ces nouvelles infrastructures scolaires tant attendues pour mettre fin à la surcharge des classes profiteront aux localités de Oued Falli (Tizi Ouzou), Adhrar (Aghribs), Makouda Illoula Oumalou, Imzizvou (Fréha), Mkira et Frikat, dans la région de Draâ El Mizan. Pour le cycle moyen, sur 23 CEM en projet, 6 seront opérationnels à Azeffoun, Ath Chafaâ, Akerrou, Ath Zikki, Abizar et Sidi Naâmane. Trois lycées seront également livrés, selon le premier responsable du secteur de l'éducation, à Oued Falli, dans la banlieue de Tizi Ouzou, Imsouhal (Aïn El Hammam) et Illoula Oumalou. CRAINTE DES DYSFONCTIONNEMENT S'agissant de la restauration scolaire, il est fait état de 11 nouvelles cantines, «qui seront mises en service pour cette rentrée». Le directeur de l'éducation se veut rassurant : «Toutes les mesures nécessaires sont prises pour assurer une bonne année scolaire à toute la famille de l'éducation, élèves, enseignants et personnel administratif.» Mais sur le terrain, des dysfonctionnement sont à craindre tant sur le plan pédagogique qu'en ce qui concerne la prise en charge du transport et des cantines scolaires. Les départs massifs à la retraite, toutes catégories confondues (plus de 2000) risquent de peser lourdement sur le bon fonctionnement des établissements scolaires. Le déficit en encadrement administratif s'était déjà posé avec acuité l'année passée, à travers de nombreuses communes, où près de 300 établissements scolaires étaient sans directeur. La direction locale de l'éducation avait opté pour la nomination d'enseignants et de surveillants généraux pour la gestion des établissements. A travers les 67 communes de la wilaya, de nombreuses insuffisances restent à combler dans des établissements scolaires, souvent vétustes et manquant de moyens. Classes poussiéreuses, infiltrations d'eaux pluviales, sanitaires défectueux, luminosité très faible, murs lézardés, cours de recréation non aménagées. Les enfants ne sont pas accueillis dans les meilleures conditions de sécurité, d'hygiène et de bien-être. «Les procès-verbaux de contrôle d'hygiène et de salubrité, qui parviennent à la DSP et dont les services de l'éducation sont destinataires, font ressortir de nombreuses déficiences à même de nuire à la santé de l'élève», révèle un document sur la situation de la santé scolaire à Tizi Ouzou. En outre, les APC n'ont plus les moyens d'assurer le transport des élèves et de gérer les cantines en raison des restrictions budgétaires décidées par l'Etat. Ce problème ajouté au changement de procédure dans la gestion des cantines donne du fil à retordre aux élus locaux. Qu'en sera-t-il cette année ? La cantine et le transport scolaires seront-ils assurés dès la rentrée ? Le maire d'Iboudrarène (40 km au sud-est de Tizi Ouzou) nous a dit : «Notre commune dispose de 6 écoles primaires avec un total de 425 élèves, dont 218 filles et 207 garçons. Une cantine de 100 rations sera inaugurée durant ce mois à l'EP Tassaft. Toutes les écoles sont pourvues de cantine. S'agissant du transport, nous avons acquis deux nouveaux minibus pour la prise en charge des collégiens et lycéenss. Le problème réside dans le déficit en personnel pour les écoles primaires (administration et cantine) et l'insuffisance des dotations budgétaires. Mais nous faisons le nécessaire au niveau de l'APC pour satisfaire nos élèves. Nous allons aussi mettre en service le gaz naturel pour les écoles des villages Tassaft, Aït Ali Ouharzoun et Bouadnane.» A Ath Aïssa Mimoun, les 11 écoles de la commune disposent de cantine. En revanche, le transport scolaire ne sera assuré que pour le versant nord de la région. La municipalité compte trois minibus pour 23 villages, pour la plupart affrétés auprès de privés par la municipalité. A Ath Zikki, à l'extrême-est de la wilaya, le président de l'APC soulève un manque d'effectifs dans les cantines scolaires.