Après trois reports, la chambre d'accusation près la cour de justice de Annaba a décidé, hier, de confirmer les décisions prises par les deux juges d'instruction dans les deux affaires de tentative de transfert illicite de devises et trafic de conteneurs impliquant 16 douaniers, entre cadres et agents. Cité dans ce scandale, le directeur régional des Douanes de Annaba, Hamel Belkheir — frère de l'ex-DGSN, qui vient d'être suspendu —, a été miraculeusement épargné par le parquet. Le 17 juillet dernier, l'ex-directeur régional des Douanes algériennes de Annaba et huit autres douaniers ont été placés en liberté provisoire, tandis que huit autres douaniers, entre cadres et agents ainsi qu'un déclarant en douane, ont été mis sous contrôle judiciaire. Cette décision a été prise par deux magistrats instructeurs de la 1re et la 3e chambres, dont chacune a instruit un dossier distinct. Le parquet a fait immédiatement appel, renvoyant le dossier vers la chambre d'accusation. Depuis, le président de cette dernière a prorogé à trois reprises sa délibération. Au total ils étaient 42 personnes, dont deux femmes, à être entendu par le parquet avant que leur dossier ne soit transféré vers deux des trois chambres d'instruction près le même tribunal. Les mis en cause sont impliqués, chacun en ce qui le concerne, dans deux affaires. La première concerne un «transfert illicite de devises», estimé à plus d'un million d'euros, vers l'étranger. Elle a trait à l'importation de plusieurs conteneurs de fauteuils roulants pour personnes handicapées avec une fausse déclaration sur le nombre. Quant à la seconde, qui a fait déclenché l'enquête, elle concerne une «tentative d'inonder le marché algérien d'articles de sport contrefaits», notamment des baskets. Elle a été dénoncée par un courageux agent des Douanes, Réda Bouchouicha, relevant de la brigade mobile de contrôle au port de Annaba. La Gendarmerie nationale relevant du groupement de Annaba a enquêté sur cette affaire d'atteinte à l'économie nationale. Le lien familial du directeur régional des Douanes avec l'ex-DGSN n'a pas influé sur le déroulement de l'enquête, qui a abouti à la présentation de 42 personnes citées directement ou indirectement dans ces deux affaires.