C'est une reprise perturbée qui a marqué, la semaine passée, la rentrée scolaire 2018/2019 dans la wilaya de Béjaïa. Les responsables de la direction de l'éducation (DE), qui estiment que le seul paramètre qui permet d'évaluer positivement une rentrée est surtout «l'absence de mouvements sociaux» menés par les syndicats ou par les parents d'élèves qui réagissent à la mauvaise prise en charge des scolarisés, l'ont vérifié à leurs dépens. D'autres perturbations, couvant déjà dans certains établissements, n'ont pas tardé à apparaître. La DE est ainsi appelée à réagir promptement. La rentrée des classes a été compromise à travers plusieurs communes, comme Barbacha, Kherrata, Béjaïa, Aokas et Toudja. Les parents d'élèves des écoles primaires d'Ighil Larbaâ (Barbacha) et des Frères Soummari, de Béjaïa, et ceux de l'école Zoubir-Ali de Bouhatem, à Toudja, n'ont pas envoyé leurs enfants à l'école en guise de protestation contre la dégradation avancée des établissements. Des problèmes d'autres natures menacent d'exploser comme une bombe entre les mains des responsables, si ces derniers décident de gérer la situation plutôt que de trouver des solutions définitives à des conflits opposant des enseignants à leurs directeurs. C'est le cas au CEM 800/300 d'Amizour, où la tension commence à monter entre les enseignants et le directeur de l'établissement. Les enseignants de ce CEM, affiliés au Cnapeste, attendent toujours l'arrivée de la commission d'enquête promise par le directeur l'année passée. Les syndicalistes avaient dénoncé alors «les agissements répétés du chef d'établissement, qui ont pour effet une dégradation des relations de travail susceptible de porter atteinte aux droits et à la dignité des enseignants». Chantiers lents Même son de cloche au lycée Mohand-Ameziane Benyahia de Barbacha, qui a connu d'entrée un débrayage des enseignants qui demandent le remplacement du directeur à cause d'un problème relationnel qui risque de perturber la scolarité des élèves. Au lycée d'Ighil-Ouazoug, au chef-lieu de wilaya, les eneignants se plaignent que le directeur les ait «empêchés» de signer leur PV d'installation pour la reprise du travail, leur reprochant de n'avoir pas signé le PV de sortie dans le cadre de la grève enclenchée par les enseignants du lycée l'an dernier. De ce fait, selon eux, le directeur «a viré» la moitié de l'effectif enseignant de son établissement, laissant des classes sans professeurs. En matière d'infrastructures, la DE avait annoncé pour l'année 2017/2018 la réception d'une école primaire à Amizour (Merdj Ouamane), d'un CEM à Tineri (Akfadou) et d'un lycée à Timezrit. Mais seul le lycée de Timezrit a été réceptionné. Les travaux du groupe scolaire de Merdj Ouamane ne sont pas encore achevés. Aussi, selon les chiffres de la direction de l'éducation, un programme consistant en la réalisation de 11 écoles primaires, 2 cantines scolaires et 7 établissements d'enseignement moyen est gelé dans le cadre de l'austérité. La cadence des travaux au niveau des établissements mis en chantier n'est pas de nature à rassurer les parents concernant la surcharge des classes, d'autant plus que cette année le nombre total d'élèves a progressé de 15 785. D'après les chiffres de la DE, «203 486 élèves des différents paliers, dont 17 520 inscrits en première année primaire, seront accueillis et 14 992 bénéficieront de l'enseignement dans le préscolaire», contre 187 700 élèves enregistrés l'année écoulée. L'encadrement pédagogique n'a pas connu un grand bouleversement en nombre. Cent trente-sept nouveaux enseignants seulement sont recrutés pour cette année scolaire 2018/2019, contre 13 283 l'an passé. «L'encadrement pédagogique sera assuré par 13 420 enseignants, dont 3118 du cycle secondaire, 4873 du cycle moyen et 5429 du cycle primaire», précise la direction de l'éducation.